Malgré sa réputation de « groupe terroriste le plus riche du monde », l’État islamique (EI) a beaucoup moins de revenus pétroliers que ce que l’on croit, et il est incapable de s’autofinancer, affirme Luay al-Khateeb dans une analyse publiée dans The Petroleum Economist.

L’EI aurait besoin de produire 150.000 barils par jour pour alimenter son effort de guerre; or, il ne produirait actuellement que 25.000 barils/jour,  et seulement 3 jours par semaine.

Comment expliquer cet écart? Les gisements contrôlés par l’EI ont grandement diminué en 2015 et le pétrole extrait n’est pas de bonne qualité. En Syrie, Al Omar, Al Tanak et Al Ward produisent du pétrole qui contient 40% d’eau, du sulfure et des éléments salins, qui doivent être retirés via des procédés extrêmement difficiles, que certains pays développés sont parfois incapables de mettre en œuvre.

Qayvara, en Irak, produit un pétrole très lourd, de 14-18° d’API (densité), presque impossible à raffiner et on pense qu’il ne peut être vendu que $4/baril sur le marché local.

La production syrienne a une densité de 36° API et ne vaudrait pas plus de $ 10/baril. Sans compter la diminution globale de la production, faute de moyens techniques.

Le pétrole n’est donc pas l’aubaine que l’on croyait pour le groupe terroriste et il ne représenterait que 27% de ses recettes. 40% proviendraient des impôts et de l’appropriation des biens des personnes chassées ou assassinées, ainsi que de la vente d’antiquités.

Et pourtant, le groupe n’a pas de problèmes financiers. Ses fonds viennent donc plus que probablement de soutiens extérieurs, probablement de pays du Golfe.  Mais il pourrait aussi y avoir d’autres sources, et la communauté internationale devrait commencer à enquêter à ce sujet, conclut-il.

Source : Express.be