15.02.2016 - Quand Bolloré traîne Bastamag en justice

Neuf journalistes et blogueurs comparaissaient jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir écrit ou partagé un article sur la politique d’accaparement de la multinationale.

Raté. Vincent Bolloré voulait sans doute faire taire Bastamag et ses journalistes en les traînant devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour diffamation. En cause, un article publié par le site d’information le 10 octobre 2012, intitulé « Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement des terres ».

Au contraire, le tribunal et les prévenus ont saisi cette occasion pour entrer dans le fond du sujet : l’accaparement des terres agricoles en Asie et en Afrique par des grands groupes qui privent les populations locales de ressources. Une fois ces terres trustées, « un modèle d’agriculture intensive est importé sur place », explique la journaliste de Bastamag Nadia Djabali, mais un modèle qui « emploie moins et produit moins » que les systèmes traditionnels. Les conséquences sont nombreuses : d’abord, « les paysans ne profitent pas de cette manne et vont plutôt rejoindre les bidonvilles ». La journaliste évoque aussi la pollution, le travail des enfants de moins de 14 ans, la déforestation des forêts primaires, etc. Le tout, « pour mettre de l’essence dans nos voitures ».

 

« La volonté presque maladive du groupe à stopper toute discussion »

Jeudi, par manque de place, les prévenus se sont entassés dans le box normalement réservé aux détenus. Six journalistes et trois blogueurs sont poursuivis par le groupe Bolloré SA pour avoir écrit ou partagé cet article dont huit passages sont mis en cause. Des passages qui accusent la stratégie de la multinationale, particulièrement en Afrique, mais aussi en Asie. En 1996, Vincent Bolloré acquiert ainsi 38 % de la Socfin, entreprise de caoutchouc créée sous l’empire colonial belge et devenue une holding luxembourgeoise.

 

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