14.02.2016 - Les États-Unis estiment que la Russie a jusqu’à présent atteint ses objectifs en Syrie à un coût supportable

WASHINGTON | Par Jonathan Landay et Warren Strobel

La campagne de Poutine en Syrie portant ses fruits (01:41)

Après trois mois d’intervention militaire en Syrie, le président russe Vladimir Poutine a atteint son objectif principal de stabiliser le gouvernement Assad et, à coûts relativement faibles, pourrait soutenir ce niveau d’engagement militaire durant des années, estiment des membres du gouvernement des États-Unis et des analystes militaires.

Cette estimation contredit des affirmations publiques du président Barack Obama et de ses proches collaborateurs selon lesquelles Poutine se serait embarqué dans une mission mal conçue de soutien au président syrien Bachar el-Assad qu’il aura du mal à financer et qui échouera probablement.

“Je pense qu’il n’est pas discutable que le régime d’Assad, avec l’aide militaire russe, est probablement dans une situation plus sûre qu’il ne l’a été,” déclare un haut fonctionnaire qui a demandé l’anonymat. Cinq autres fonctionnaires américains interviewés par Reuters reconnaissent également que la mission russe a été jusqu’à présent plutôt couronnée de succès et coûte relativement peu cher.

Les fonctionnaires américains soulignent que Poutine pourrait avoir de sérieuses difficultés, si son engagement dans la guerre civile, qui a débuté il y a plus de quatre ans, s’éternisait.

Pourtant depuis le début de sa campagne le 30 septembre, la Russie a essuyé un minimum de pertes et, malgré quelques difficultés fiscales domestiques, supporte facilement le coût de l’opération, que les analystes estiment de 1 à 2 milliards de dollars par an. La guerre est financée par le budget annuel régulier de la défense russe d’environ 54 milliards de dollars, a déclaré un fonctionnaire du renseignement des États-Unis.

Cette dépense, selon des analystes et des fonctionnaires, reste sous contrôle en raison de la chute des prix du pétrole qui, tout en affaiblissant l’économie générale de la Russie, a aidé à la compression du budget de la défense en réduisant les coûts de ravitaillement des avions et des navires. La Russie a également pu exploiter un stock de bombes conventionnelles datant de l’époque soviétique.

Poutine a déclaré que son intervention est destinée à stabiliser le gouvernement d’Assad et à l’aider à combattre l’ÉI, bien que des fonctionnaires occidentaux et des membres de groupes syriens de l’opposition affirment que ses frappes aériennes ont essentiellement visé les rebelles modérés.

Les partenaires syriens et iraniens de la Russie ont obtenu peu de gains territoriaux majeurs.

L’intervention de Poutine a cependant stoppé la dynamique de l’opposition, permettant aux forces pro-Assad de mener leur offensive. Avant l’intervention militaire de la Russie, selon des fonctionnaires américains et occidentaux, le régime d’Assad semblait de plus en plus menacé.

Plutôt que repousser l’opposition, la Russie pourrait se contenter de défendre l’emprise d’Assad sur les zones de peuplement les plus importantes, qui comprennent le fief de sa secte minoritaire alaouite, selon le fonctionnaire du renseignement américain.

La Russie profite de l’opération pour tester de nouvelles armes en situation de combat et les intégrer à sa tactique, a déclaré le fonctionnaire du renseignement. Elle fait progresser son utilisation de drones de surveillance non armés, a-t-il ajouté.

“Les Russes ne se sont pas engagés à l’aveuglette là-dedans,” a dit le fonctionnaire du renseignement, ajoutant qu’”ils tirent un certain bénéfice de leurs dépenses.”

 

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