10.02.2016 - Une lecture pour le nouveau ministre de l’Éducation

Les politiciens passent trop de temps à réformer les structures. Ils devraient plutôt se concentrer sur la réussite des élèves, dit le chercheur John Hattie.

Le nouveau ministre de l’Éducation, Pierre Moreau, arrive en poste au moment où commence la consultation publique sur le controversé projet de loi qui signera la fin des élections scolaires. Des dizaines de groupes d’intérêts défileront à l’Assemblée nationale pour faire valoir leur point de vue jusqu’au 23 février.

Un formidable gaspillage d’énergie, dirait sûrement l’universitaire australien John Hattie, qui publiait il y a quelques mois What Doesn’t Work in Education: The Politics of Distraction (Pearson, 2015), un titre que l’on pourrait traduire par La politique de la distraction: Liste de ce qui ne fonctionne pas en éducation.

À son avis, les politiciens passent beaucoup trop de temps à réformer les structures, alors qu’ils devraient plutôt s’intéresser aux interventions qui ont un effet réel sur la réussite des élèves.

Ce chercheur, directeur d’un centre de recherche en éducation à l’Université de Melbourne, est vénéré dans les milieux scolaires depuis qu’il a publié, en 2009, Visible Learning, que beaucoup considèrent désormais comme la bible de l’éducation. L’ouvrage synthétise les résultats de plus de 50 000 études menées auprès de 80 millions d’élèves dans le monde et classe les interventions selon leur efficacité.

Parmi tous les facteurs pouvant influencer la réussite des élèves, c’est l’enseignant qui a la plus grande importance, par sa compétence, la qualité de la relation qu’il entretient avec eux, ses rétroactions et ses méthodes pédagogiques. Rien de bien surprenant quand on y pense, mais John Hattie a les chiffres pour le prouver.

Il enfonce le clou dans The Politics of Distraction, une plaquette de 35 pages qui va droit au but : les grandes réformes n’ont que peu d’effet sur la réussite des élèves. Les décideurs devraient donc cesser de vouloir tout réformer, une approche qui empêche de se concentrer sur des éléments qui amélioreraient l’éducation de façon beaucoup plus efficace. Ils doivent aussi éviter les propositions séduisantes aux yeux de l’électorat, mais qui ont à peine plus d’effet qu’un cataplasme sur une jambe de bois.

 

Lire la suite sur L'Actualité

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir