DRUMMONDVILLE | L’une des têtes dirigeantes d’un réseau d’immigrants qui ont trompé l’aide sociale pour près de 279 000 $ évite la prison. Elle purgera 12 mois dans la collectivité.
Anna Milena Padilla Vaquero, sa sœur Aneth Reina Vaquero et Francisco David Vera Espino ont incité plus de 180 immigrants à frauder l’aide sociale.
Le stratagème avait été mis au point par les têtes dirigeantes. Plusieurs immigrants ignoraient que ce qu’on leur demandait de faire était illégal.
Placement
Près de 200 immigrants, surtout des Irakiens et des Colombiens, ont été recrutés par quatre agences de placement dirigées par les têtes dirigeantes.
Ils étaient ensuite affectés dans des abattoirs, des cannebergières ou d’autres entreprises agricoles du Centre-du-Québec.
Par exemple, l’abattoir Avicomax de Drummondville payait les agences de placement entre 14 $ et 17 $ l’heure pour chacun des employés. Toutefois, les agences ne remettaient que le salaire minimum aux immigrants.
Anna Milena Padilla Vaquero et ses acolytes ont appris aux réfugiés à ne déclarer que le montant maximal de revenus pour que leur chèque d’aide sociale ne soit pas coupé.
Le gouvernement du Québec a ainsi payé 279 000 $ de trop.
Prison à domicile
Le 10 novembre dernier, l’accusée d’origine colombienne a plaidé coupable à des accusations de fraude. Elle a reçu hier une sentence de 12 mois à purger dans la collectivité.
«Vous devez répondre au téléphone, le matin, le jour, le soir et la nuit. (...) Si vous ne voulez pas vous faire réveiller la nuit, on va vous envoyer en prison», a dit la juge Marie-Josée Ménard.
L’enquête ne permet pas d’établir que l’accusée ait pu bénéficier de la fraude.
À la suite de l’enquête policière de trois ans, surnommée l’Opération Filet, des dizaines d’immigrants ont été obligés de rembourser le gouvernement.
Notons que, jusqu’ici, seulement 193 000 $ ont été récupérés par l’État, car plusieurs accusés ont quitté le pays avant le dépôt des accusations.
Les deux autres têtes dirigeantes, Aneth Reina Vaquero et Francisco David Vera Espino, ont fui le Québec avant la fin des procédures judiciaires. Ils font l’objet d’un mandat d’arrestation.
Source : Journal de Montréal