07.02.2016 - Psychiatrisation des « migrants » : détournement d’asile, engorgement des soins et risques accrus d’inégalité de traitement …

La presse romande l’a annoncé récemment, les institutions genevoises de psychiatrie hospitalières (mais aussi ambulatoires !) sont surchargées, surpeuplées par des migrants traumatisés   par la guerre dont ils s’échappent, par les conditions périlleuses et dramatisées du passage en Europe. 

On y joue avec les émotions,  la mise en danger pour forcer à l’aide et à l’accueil, sur fond de  scénarios de propagande  culpabilisante hollywoodienne, de racket honteux et sans vergogne des passeurs, l’augmentation des coûts imposés avec donc abus de la détresse d’autrui. Et peut-être même par les conditions de débordement massif d’arrivée, la promiscuité, le rejet rapidement palpable des indigènes auxquels on s’impose sans leur demander leur avis. Il ne s’agit pas ici de contester systématiquement les périls et risques de ce périple qui ne pourra qu’amener déception, non entrée en matière, précarité imposée et d’autres pathologies psychiatriques  bien connues, de la migration (  psychose, dépression, toxicomanie, marginalisation communautariste, économie parallèle de délinquance ).

 

Une vision du monde manichéenne et pessimiste

Mais il est important de savoir comment l’approche psychiatrique occidentale, humaniste, dont un des dogmes est la reconnaissance de l’importance des « traumatismes psychiques » dans la détresse émotionnelle et la genèse des désordres mentaux, l’idéologie victimaire et paternaliste peuvent amplifier et renforcer des conceptions erronées de pathologies, qui deviennent ensuite chroniques et sources de compensation et de rentes utilitaires. Notre civilisation est trop finement attentive aux besoins psychologiques et caresse le rêve illusoire de se protéger de presque tout risque, tout conflit, toute incertitude et souffrance et ceci depuis la  (bisous)nurserie évidemment. Avec le biais anxieux de ne voir que ce qui ne fonctionne pas (et en oubliant les capacités adaptatives positives, l’optimisme, la résilience), les professions psychologiques et psychiatriques vont d’emblée surestimer les troubles transitoires et leur attribuer une importance, une valeur qui sera renforcée une fois que le bénéficiaire de l’aide et de la sollicitude aura compris ce qui est attendu  (les préjugés victimaires systématiques confirmés) de son attitude ou de son récit.

 

Surtout pas de retraumatisation

Les psys bisounours (la majorité sans doute) sont très vulnérables et peu enclins à questionner leur propre idéologie. D’abord la conviction que toute victime dit automatiquement vrai et ne peut raconter des choses « subjectives ». La distinction peut être difficile à faire entre un récit, tel que le sujet se l’entend dire dans sa tête, renforcé dans le groupe puis réifié par les médias, et la réalité objectivable et partageable. Les pathologies du stress posttraumatique reposent sur des définitions larges.  Qu’est-ce qu’un événement traumatisant : la guerre, une catastrophe naturelle, un viol ou des événements plus personnels comme une agression physique, des attouchements, un divorce, du harcèlement moral ?

 

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