22.01.2016 - Témoignage : on a fait un bébé entre amis. Bilan : une enfance dévastée ...

30 ans, célibataire, et l'horloge biologique qui tourne. Que faire quand on a envie d'avoir un enfant sans forcément envisager une vie de couple. Emmanuelle a trouvé la solution avec Nicolas, homosexuel, qui rêvait d'être père.

La première fois que nous avons discuté ensemble, c'était à un concert de la chanteuse Agnes Obel. Nicolas était avec un homme, et j'ai tout de suite compris qu'il était gay. On se connaissait de vue parce qu'on travaillait dans le même hôpital – moi comme infirmière, lui comme médecin. Nous nous sommes recroisés à plusieurs reprises dans des concerts. Puis un soir, il s'est produit une sorte coup de foudre amical.

Nous avions pas mal de points communs et presque le même âge, 30 et 32 ans. Nous étions célibataires tous les deux et avions envie d'aller vivre ailleurs. J'ai senti que c'était une rencontre importante. Quand il m'a raccompagnée à mon vélo en me disant : « On prend un café pour étudier le programme des prochains concerts ? », j'ai pensé : « Il y a longtemps qu'un homme ne m'a pas dit ça. Pas de chance qu'il soit gay. »

De mon côté, c'était compliqué. J'étais célibataire depuis longtemps, mais j'avais beaucoup de mal à me projeter dans une vie de couple, sans parler d'une vie de famille. J'avais accepté l'idée que je n'aurais peut-être jamais d'enfant. Puis, un peu avant mes 30 ans, j'ai réalisé que j'allais être très malheureuse si je passais à côté. Pour moi, l'idéal c'était donc de séparer couple et parentalité. Je ne savais pas comment m'y prendre, mais j'y réfléchissais. J'en avais même parlé à deux amis homos, qui m'avaient répondu qu'ils n'étaient pas prêts.

 

C'est Nicolas qui a tendu la première perche...

Je ne sais pas exactement à quel moment Nicolas et moi avons commencé à nous envisager l'un l'autre comme un parent possible. Il y a eu un premier déclic, un dimanche. Nous nous promenions sur les quais de la Loire, et Nicolas a dit : « Voir toutes ces poussettes, ce n'est pas toujours simple. » Ça a fait boum dans ma tête : je n'étais pas la seule à y penser. Je ne le savais pas à l'époque, mais Nicolas était beaucoup plus avancé que moi dans sa réflexion. Il s'était inscrit sur le site Co-Parents.fr et avait déjà pris contact avec un couple de lesbiennes avec qui ça n'avait pas marché. On a commencé à se voir beaucoup, on allait au cinéma, au restaurant, j'ai rencontré ses amis, je lui ai présenté mes copines. On parlait aussi de plus en plus souvent d'enfants de façon générale, sans aborder clairement le sujet « bébé ensemble ». C'est Nicolas qui a tendu la première perche. Un soir, à 2 heures du matin, il m'a demandé si je voulais un enfant, avant de lâcher : « En tout cas, sache qu'avec moi c'est possible. »

On avait un peu bu et, sur le coup, j'ai fait semblant de prendre ça comme une boutade. Sauf que je n'ai plus dormi. Je ressentais les mêmes symptômes que lorsque je suis amoureuse : un mélange de stress et d'euphorie. J'avais peur de me faire des idées et d'être terriblement déçue.

 

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