20.01.2016 - Une diversité qui exclut le Québec

Pour Justin Trudeau, la reconnaissance du Québec comme société distincte est une idée dépassée et à rejeter

Le nouveau premier ministre Trudeau et le Parti libéral fédéral clament haut et fort sur toutes les tribunes leur engagement pour la diversité et l’ouverture. Mais leur vision de la diversité canadienne n’inclut pas le peuple québécois. Et là-dessus, Justin Trudeau ne démontre aucune ouverture.

Pour lui, la reconnaissance du Québec comme société distincte est une idée dépassée qui crée des divisions : « le nationalisme découle d’une étroitesse d’esprit » et « érige des barrières entre les peuples ». « Toute cette idée d’un statut spécial pour le Québec ou de la reconnaissance du Québec comme société distincte dans la Constitution ou de la reconnaissance des Québécois comme une nation, le problème que j’ai avec cela, c’est que cela crée des divisions, que cela sépare des groupes au sein d’autres groupes. Qui sont les Québécois pour être reconnus comme une nation ? », avait-il déclaré dans une entrevue au journal Nouvelles Parc-Extension.

Dans son discours du Trône, le nouveau premier ministre s’est empressé de dire qu’il voulait négocier de nation à nation avec les peuples autochtones (ce avec quoi nous sommes d’accord et c’est d’ailleurs ce que le Québec fait depuis l’époque de René Lévesque), mais pas avec le peuple québécois.

Malgré l’air bon enfant qu’il affiche dans ses égoportraits, Justin Trudeau a repris à son compte l’attitude arrogante de Pierre Elliott Trudeau à l’égard des indépendantistes québécois. En 2013, il avait comparé le projet de laïcité de l’État du gouvernement Marois à la ségrégation américaine. Récemment, il le comparait au discours où Donald Trump annonçait son désir de fermer les États-Unis aux musulmans ! […]

Justin Trudeau reprend de façon dogmatique le discours du multiculturalisme et du bilinguisme officiels élaboré par son père dans les années 1960. Pour Trudeau père, le multiculturalisme permettait de refuser un statut particulier au peuple québécois, qui se retrouvait à n’être qu’une communauté culturelle parmi d’autres. Le multiculturalisme rejette l’idée d’une culture commune en encourageant la coexistence de multiples cultures.

Parallèlement, le bilinguisme officiel n’accordait pas de droits collectifs aux Québécois. Cette politique ne s’applique qu’aux minorités des langues officielles. Des ressources sont ainsi allouées pour offrir des services fédéraux en français aux francophones de plus en plus minoritaires au Canada anglais, et pour renforcer la « minorité » anglophone au Québec, pourtant nullement menacée. Comme la Loi sur les langues officielles portait exclusivement sur des droits individuels, le Québec restait une « province comme les autres ».

 

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