08.01.2016 - Quel sens donner à la Légion d’honneur pour les dessinateurs de « Charlie Hebdo » ?

Dans la promotion du 1er janvier de la Légion d’honneur figurent les dessinateurs Charb, Cabu, Honoré et Tignous. Pour certains, cette décoration est absurde. Pour d’autres, elle devrait être généralisée à l’ensemble des victimes du terrorisme.

La traditionnelle promotion de la Légion d’honneur du 1er janvier a distingué 600 personnes. Parmi elles, on retrouve de nombreuses victimes des attentats de janvier 2015, dont les dessinateurs Charb, Cabu, Honoré et Tignous. Ces nominations n’ont pas manqué de faire réagir, les membres de l’équipe de Charlie Hebdo n’étant pas connus pour être de grands défenseurs de cette distinction française.

Sur le réseau social Twitter par exemple, le journaliste Bruno Masure y est allé de son commentaire : « Si j’avais dit un jour à mon pote Tignous qu’il aurait la Légion d’honneur, à titre posthume, il m’aurait dit : “Faut que t’arrêtes de boire” ».

De son côté, le célèbre blogueur catholique Erwan Le Morhedec, alias Koz Toujours, s’est montré plus que réservé quant à l’attribution de ces nominations : « Avec tout le respect que l’on doit aux victimes, la Légion d’honneur n’est, toutefois, pas faite pour cela. Confusion permanente des esprits ».


« Ils ont défendu la liberté d’expression »

Établie en 1802, la célèbre décoration avait, selon Napoléon Bonaparte, l’objectif de « créer un ordre qui soit le signe de la vertu, de l’honneur, de l’héroïsme, une distinction qui serve à récompenser à la fois la bravoure militaire et le mérite civil ». Difficile de faire entrer les victimes civiles d’attentats terroristes dans cette définition.

Au téléphone, les services de la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur expliquent que ces nominations particulières reposent sur l’article 26 du Code de la Légion d’honneur. Ce dernier stipule qu’il est possible de promouvoir, « dans un délai d’un an, les personnes tuées ou blessées dans l’accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction ». Selon le service de presse de la Grande Chancellerie, « dans le cas des attentats de Charlie Hebdo, les personnes qui ont été tuées défendaient la liberté d’expression. Cela rentrait dans le cadre de leur mission ».

 

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