05.01.2016 - La Suède tente de décourager les candidats à l'immigration

L'image accueillante de la Suède parmi les réfugiés risque d'en prendre un coup. Le pays a instauré des contrôles d'identité stricts pour les voyageurs arrivants du Danemark.

Les pays scandinaves s'efforcent de se débarrasser de leur réputation de paradis des réfugiés. Ainsi, à partir du 3 janvier à minuit et pour la première fois depuis les années 1950, les voyageurs arrivant en Suède depuis le Danemark par bus, train ou bateau devront présenter une pièce d'identité avec photo, comme un passeport. Les compagnies de voyage qui n'instaurent pas de contrôles stricts seront pénalisées et les voyageurs qui ne sont pas en possession de pièces d'identité valables ne pourront pas traverser la frontière.

« Le gouvernement considère que la situation actuelle, soit l'arrivée d'un grand nombre de personnes dans un laps de temps réduit, menace sérieusement l'ordre public et la sécurité nationale », lit-on dans un communiqué du gouvernement suédois publié lors de l'adoption des mesures de contrôles aux frontières.

Cette décision marque un tournant dans la politique de la coalition au pouvoir, formée par le Parti social-démocrate et les Verts, qui s'est toujours targuée d'accueillir les personnes qui fuient la guerre et les persécutions en Asie et dans le Moyen-Orient.

« Mon Europe accueille les réfugiés qui fuient la guerre, elle n'érige pas de murs », avait encore martelé Stefan Löfven, le Premier ministre, à Stockholm le 6 septembre. Trois mois et environ 80 000 demandeurs d'asile plus tard, le ministre de l'Immigration a cependant admis devant le parlement que « le système ne suit pas ».

Près de 163 000 personnes ont introduit des demandes d'asile en Suède en 2015. Proportionnellement à la population, la Suède est donc le pays d'Europe qui reçoit le plus de demandes. L'automne dernier, les autorités enregistraient environ 10 000 demandes par semaine. Un chiffre que Stockholm voudrait à présent diviser par dix pour 2016.

Des contrôles temporaires aux frontières ont tout d'abord été mis en place au mois de novembre, mais la législation qui vient d'être mise en place restera valable trois ans. En annonçant son volte-face politique en novembre, Stefan Löfven avait fondu en larmes.

« Les contrôles aux frontières sont déjà en place, mais ils n'auront de vraie influence que quand la rumeur circulera parmi les réfugiés que la Suède n'accueille plus les demandeurs d'asile », explique le professeur Pieter Bevelander, qui dirige l'institut de Malmö pour l'immigration, la diversité et la protection sociale.

Environ 40 % des demandeurs d'asile présentent un passeport ou une autre pièce d'identité lors de leur arrivée, selon les autorités de l'immigration. Ce chiffre varie cependant beaucoup en fonction des pays d'origine. Parmi certains groupes, comme chez les jeunes Afghans, par exemple, très peu d'individus ont des papiers, poursuit Pieter Bevelander.

 

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