04.01.2016 - Le Bye Bye et le politiquement correct

En 2015, le politiquement correct, ou plus explicitement le moralisme victimaire, a continué de gruger ce qu’il nous reste de liberté de penser. Il a poursuivi son travail de sape du débat social en tentant d’instituer des tabous qui ont pour seul but de culpabiliser ceux qui placent le réalisme avant l’idéalisme. Ce réalisme qui accepte avec objectivité l’imperfection de la société pour la changer peu à peu, contre un idéalisme qui ne fait que constater cette imperfection et qui s’en sert pour faire la liste des supposés coupables, passés, présents et futurs…

On n’a qu’à penser à certains Guerriers de la Justice Sociale qui ont inventé un concept comme celui de l’« appropriation culturelle » où l’Occidental blanc est le grand coupable désigné de toutes les injustices mondiales. Et pas seulement les dirigeants passés et actuels, ceux qui avaient le pouvoir réel de commettre l’injuste, mais tout le lot au complet; vous et moi, bien sûr si vous cadrez dans le profil.

Donc, par exemple, l’Occidental blanc ne peut pas simplement adhérer à une pratique culturelle indienne comme le yoga sans se voir accusé de poursuivre la dynamique coloniale qui consiste à piller (culturellement les autres peuples) et à (les) discriminer… C’est pour cette raison qu’à l’Université d’Ottawa des cours de yoga (pour personnes handicapées!) ont été annulés.

Et quand il n’est pas possible de carrément interdire, il s’agit d’inciter à l’autocensure ou d’influer sur les décisions pour qu’elles se moulent à la rectitude désirée, même si parfois ça frise l’absurde. Dans un sens, le dernier Bye Bye n’y a pas échappé.

 

Le Bye Bye et son « demi-blackface »

Question de mettre la table, il faut se souvenir de la controverse du comédien blanc qui avait personnifié P.K. Subban à la fin de 2014, remettant à l’honneur le sujet du « blackface ». Le « blackface », c’est une accusation basée sur un supposé lien d’équivalence entre la personnification d’un noir par un blanc (par exemple pour une parodie quand tous les comédiens sont blancs) et la pratique raciste, surtout populaire au début du 20e siècle, qui consistait à déguiser un comédien blanc en stéréotype de personne noire. Personnification contre stéréotype, la nuance parle d’elle-même… Le premier est respectueux, le deuxième, aucunement.

Quoi qu’il en soit, il est clair pour moi que l’équipe du Bye Bye avait en tête cette controverse quand elle a choisi de demander à celui que plusieurs appellent bien malheureusement « le noir de service », Normand Brathwaite, de faire une apparition pour personnifier François Bugingo pour un sketch. La direction du Bye Bye ne voulait pas se faire mettre dans la face un « blackface ».

Sauf que le problème, techniquement, c’est que le « personnificateur » n’a tellement pas le même type physique que le personnifié que j’avais l’impression qu’ils avaient maquillé quelqu’un en Normand Brathwaite. Pour moi, le sketch est tombé à plat parce que j’ai passé mon temps à me questionner sur un possible lien humoristique qu’auraient voulu faire les auteurs du Bye Bye entre François Bugingo et Normand Brathwaite…

 

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