31.12.2015 - Le gourou néolibéral Koudrine serait-il de retour au gouvernement russe ?

Depuis début décembre, l'espace politico-médiatique russe frissonne autour de rumeurs diverses et variées prévoyant le retour de A. Koudrine, ex-ministre des finances (2000-2011) et grand gourou du néolibéralisme russe, aux commandes. En cette période d'instabilité économique et financière, cette personnalité est contestable, sur le plan politique. Mais A. Koudrine-2 est-il apte à ne s'occuper "que" de questions techniques? L'on peut en douter.

La politique russe est encore une fois confrontée à l'une de ses sempiternelles hésitations qui ne sont que le reflet de la lutte intérieure des clans. En quelque sorte, le retour de Koudrine serait comparable, toute mesure gardée, à la démission de Varoufakis en Grèce. La population soutient une politique qui n'est plus de mise pour des raisons plus idéologiques que rationnelles, puisque ces recettes magiques du FMI et de la Banque mondiale ne fonctionnent dans aucun pays. Mais la Russie, comme la Grèce alors, les écoute, les conteste et veut s'en affranchir, mais dans l'ensemble les suit.
 
Toute proportion gardée bien sûr. La Russie a des possibilités que n'avait pas la Grèce, elle n'appartient pas à l'UE, donc la pression qu'elle supporte est moins forte. Mais pression il y a. Et lorsque les chiffres de l'économie sont certes meilleurs que ceux attendus, mais pas encore reflétant une reprise solide, la tentation est lourde de revenir à ses vieux réflexes.
 
Et depuis la chute de l'Union soviétique, le Russie a de forts réflexes néolibéraux, les années 90 et ses privatisations déstructurantes, la présidence Medvedev et l'entrée de la société civile dans les processus décisionnels, Koudrine et le monétarisme. Même absent, ses recettes ont continué à être appliquées. Et de nombreuses réformes portent son emprunte, voir notre analyse ici. Et la Russie est encore et toujours confrontée à ce choix politique de la mondialisation ou du souverainisme économique (analyse ici).
 
Or, le choix de politique international fait par la Russie est absolument incompatible avec une politique conduisant à s'enfoncer dans le monétarisme et à revenir à une vision mondialiste de l'économie. Or, il s'agit de la nomination de Koudrine. Et Koudrine ne peut faire autre chose.
 
Deux questions se posent alors.
 

Le "Koudrine" qui serait de retour serait-il comparable à celui qui est parti ?

A. Koudrine est très bien vu dans les milieux d'affaires, dans les organismes internationaux, il est considéré comme une spécialiste hors pair. En finances.

 

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