14.12.2015 - Argentine : Cristina Kirchner laisse derrière elle un projet contesté, les barrages de Patagonie

Alors que la présidence de Cristina Fernández de Kirchner en Argentine touche à sa fin, le projet le plus grand et probablement plus controversé qu’elle laisse en héritage vient d’entrer dans sa phase de réalisation, au fin fond de la Patagonie.

Ici, parmi les troupeaux de guanacos sauvages, les nids de condors et quelques nandous, une équipe d’ingénieurs financés par la Chine commencera bientôt à dynamiter les flancs de collines et à déverser des millions de tonnes de béton pour construire deux barrages hydroélectriques géants qui submergeront une région de la taille de Buenos Aires.

Les structures massives — qui s’étendront sur 3 kilomètres à l’endroit le plus large — transformeront l’État de Santa Cruz, apportant des emplois, de l’argent et le développement au bastion du kirchnérisme — mais provoquent aussi des inquiétudes quant à l’influence croissante de la Chine et aux effets [environnementaux] sur une région connue pour ses eaux cristallines et ses glaciers spectaculaires.

Bien que l’étude d’impact environnemental pour ce projet de 5,7 milliards de dollars doive encore être annoncée et approuvée, les travaux préparatoires sont déjà bien entamés à côté de la vallée de la rivière Santa Cruz, autrefois explorée par Charles Darwin.

Des douzaines de camions-bennes chinois immenses et de foreuses sont actuellement entreposés au milieu de la vaste plaine. Des puits et des tunnels sont creusés dans les flancs, près du site principal. Et un camp de base — avec des cantines, des salles de jeux, et des dortoirs mobiles qui sentent encore la peinture — a été mis en place dans cette zone semi-désertique.

Les conditions sont dures. En hiver, les températures descendent sous les -20°C et le sol est souvent recouvert de neige.

« Le principal défi c’est de s’adapter à la Patagonie — en raison du froid, de l’hiver et des distances impliquées », explique Nestor Ayala, le chef de chantier. « S’il vous manque une seule vis, vous devez faire 300 km pour trouver la première quincaillerie ».

Quelques centaines de travailleurs vivent déjà sur le site, mais d’ici un an, Ayala s’attend à ce que cette communauté temporaire se transforme en petite ville de plus de 5 000 personnes.

Cristina — comme on appelle la présidente là-bas — quittera ses fonctions le 10 décembre, mais le nom Kirchner, sa célébrité et sa notoriété, vivront encore à travers le barrage et ses conséquences sociales, politiques et environnementales.

 

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