13.12.2015 - Colonisés et contents

[Note du Bonnet : pour un langage bien plus "percutant et jouissif", mais aussi pour une réelle critique de fond, voyez plutôt du côté de notre Juriste curé !]

Oyez, oyez, militants indépendantistes désabusés et à court d’inspiration, voici un livre pour vous, pour nous! C’est indéniablement le meilleur essai de l’année 2015. Il est écrit par un universitaire, mais son style est celui d’un pamphlétaire qui ferait rougir ses prudes collègues qui ne se permettent pas ce niveau de langage, un langage percutant et jouissif, qui n’a rien de savant tout en l’étant, car l’ouvrage est bien documenté.

C’est du Falardeau sans les sacres, un Falardeau qui aurait revêtu son habit de professeur. Jugez par vous-mêmes: cet éminent professeur de droit international de l’Université Laval reste assis lorsqu’on joue l’hymne national au Centre Bell! «Il ne me viendrait jamais à l’idée d’enlever ma casquette ou mon chapeau pour suivre [le] code des bonnes manières en pareilles circonstances.» Voilà le comportement de quelqu’un qui refuse de ramper devant le colonisateur.

Si Raymond Lévesque chante qu’il a compris que le Québec est son pays lorsqu’il a constaté qu’il ne pouvait s’exprimer en français au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta, en Colombie ou en Ontario, pour M. Arbour, ce furent trois événements récents qui lui ont ouvert les yeux, «par accident».

Le premier choc, c’est lors des ­célébrations du 400e anniversaire de la fondation de Québec par ­Samuel de Champlain, en 2008. Une fête détournée à des fins bassement politiques par Corporate Canada et Patrimoine Canada. Plutôt que de célébrer la naissance d’un peuple et la capitale nationale, on a célébré la «fondation de l’État canadien». On s’est empressé «d’occulter le passé, l’histoire. [...] Il fallait que la fondation de Québec en 1608 soit l’œuvre commune des Amérindiens, des Français et des Britanniques. Des Britanniques? Oui, oui, des Britanniques. [...] Pour mieux m’arracher à mes racines françaises, Corporate Canada a volé ma mémoire collective».


Canadianiser l’histoire

Le clou de l’événement, ce fut l’inauguration des festivités en France sous la présidence de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, la petite reine du Canada qui s’est présentée comme «la successeure aujourd’hui de ­Samuel de Champlain, le premier gouverneur du Canada»! Rien de moins. La fondation de l’État canadien remonte pourtant à 1867 et non pas à 1608, lui fait remarquer l’auteur insulté à juste titre, tout comme la gouverneure générale du Canada n’est pas la successeure du premier gouverneur de la Nouvelle-France. D’autres, comme Biz, de Loco Locass, ont aussi dénoncé cette tentative des fédéralistes de canadianiser la fondation de la Nouvelle-France par Champlain.

 

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