08.12.2015 - L’inavouable projet d’un pseudo-Kurdistan

Paris et Londres multiplient les déclarations emphatiques contre Daesh, son nettoyage ethnique et ses attentats. Pourtant, ils préparent en coulisse le nettoyage ethnique du Nord de la Syrie en vue d’y créer un pseudo-Kurdistan, et le déplacement de Daesh vers Al-Anbar pour y créer un Sunnistan. Thierry Meyssan analyse ce plan et souligne les nombreuses contradictions du discours officiel.

L’intervention militaire de la France, d’Israël et du Royaume-uni en Syrie est-elle légale ?

Pour lancer leur nouvelle guerre en Irak et en Syrie, la France ; Israël et le Royaume-uni ont fait adopter par le Conseil de sécurité, le 20 novembre, la résolution 2249 [1]. Pour le représentant français à l’Onu, qui est à l’origine du texte, elle autorise l’action collective en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations unies, c’est-à-dire de la « légitime défense ». Pour le Premier ministre britannique, David Cameron, elle soutient « toute action contre cette secte meurtrière et diabolique à la fois en Syrie et en Irak » [2].

Or, selon les experts du Service de recherche de la librairie de la Chambre des communes, il n’en est rien. Dans une étude juridique fouillée, Arabella Lang précise que la résolution n’autorise absolument pas l’usage de la force, mais appelle ceux qui en ont la possibilité légale à redoubler leurs efforts [3]. Or, il ne peut s’agir que d’États qui ont été appelés à intervenir par l’Irak et la Syrie.

Pour les besoins de la cause, l’Irak a donc adressé une lettre au Secrétaire général et au Conseil de sécurité affirmant être attaqué par Daesh depuis le territoire syrien, alors même que l’Émirat islamique a été fondé en Irak. La France et le Royaume-uni ayant été appelés par l’Irak, les deux États —mais pas Israël— prétendent donc exercer un droit de « légitime défense collective ». En outre, chacun d’eux prétend avoir été attaqué par Daesh depuis la Syrie et prétend détenir aussi un droit individuel de légitime défense. Malheureusement, ces arguments ne sont valables que si Paris et Londres apportent la preuve que Daesh prépare des attaques imminentes depuis la Syrie, ce qui n’est pas le cas [4].

Par conséquent, l’intervention militaire de la France, d’Israël et du Royaume-uni en Syrie reste illégale sans l’accord préalable du gouvernement de la République arabe syrienne.

Rappelons par ailleurs que la Charte des Nations unies et les résolutions afférentes de l’Assemblée générale interdisent formellement le soutien militaire à des groupes non-étatiques cherchant à renverser un État membre de l’Onu. C’est pourquoi la France et le Royaume-uni ont longtemps prétendu n’envoyer que du matériel défensif aux groupes armés en Syrie. Malheureusement, ces groupes reçoivent de très importantes quantités d’armes offensives (notamment des fusils, des mortiers, des missiles anti-tanks et sol-air, des explosifs et même des gaz de combat). Or, en août 2014, le président français François Hollande a reconnu lors d’une interview au Monde avoir livré des armes offensives aux rebelles syriens [5]. Il précisera par la suite, lors d’entretiens avec le journaliste Xavier Panon avoir livré dès 2012 [6] des canons de 20 mm, des mitrailleuses, des lance-roquettes, et des missiles anti-chars, ce qui viole sans ambiguïté le droit international et rabaisse la France au rang d’« État voyou » [7].

 

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