25.11.2015 - Les indépendantistes écossais sur les traces du PQ

[Note du Bonnet : autant dire que c'est mal parti pour eux dans ce cas. Ce ne sont pas les petits Bureau-Blouin du pays des chardons qui insuffleront la force aux fiers Highlanders. Vivent Wallace, Robert de Bruce et la Auld Alliance !]

Leur mission: réunir les conditions gagnantes, tout en espérant une bourde de Londres

Ils ont failli réaliser leur rêve d’avoir un « pays ». Et ils continuent d’y croire malgré la victoire du Non. Un peu plus d’un an après le référendum de l’automne 2014, les indépendantistes écossais sont confrontés aux mêmes défis que le Parti québécois (PQ) pour stimuler la ferveur souverainiste.

Le Parti national écossais (Scottish National Party, SNP), au pouvoir depuis 2007, compte continuer de faire ses preuves en formant un « bon gouvernement ». Le parti indépendantiste attend de réunir les conditions gagnantes avant de tenir un autre référendum sur la souveraineté. Les souverainistes écossais espèrent aussi une bourde de Londres pour provoquer un sursaut nationaliste de l’opinion publique.

Quand on lui fait remarquer que toutes ces tactiques du PQ ont échoué à provoquer un autre référendum au Québec, Richard Lochhead, secrétaire d’État dans le gouvernement écossais, hausse les épaules : « Notre travail, en tant que députés du SNP, consiste à démontrer qu’on peut améliorer la vie des Écossais. Ça sera notre message aux élections du mois de mai prochain », dit-il en entrevue avec Le Devoir.

Nous rencontrons Richard Lochhead dans une suite de l’hôtel Reine-Élizabeth, à Montréal. Le secrétaire d’État aux Affaires rurales, à l’Alimentation et à l’Environnement est venu promouvoir les produits du terroir écossais. Mais il accepte volontiers de jaser d’indépendance en prenant un café — et non un scotch, en cette fin d’après-midi.

« Le moment du prochain référendum repose entre les mains de la population, dit l’élu de 46 ans. Nous savons tous qu’en politique, le changement arrive quand l’opinion publique le demande avec vigueur. Nous devons attendre les bonnes conditions. On doit travailler à construire les conditions pour tenir un autre référendum. C’est ce qu’on fait. »

 

Traversée du désert

Ces paroles rappelleront sans doute de douloureux souvenirs aux souverainistes québécois, qui sont déchirés sur la marche à suivre depuis le référendum de 1995. Lucien Bouchard, qui est devenu premier ministre du Québec après la courte victoire du Non, a prôné en vain l’attente de « conditions gagnantes » avant de tenir un autre référendum. Depuis, aucun autre chef du Parti québécois n’est parvenu à raviver la flamme référendaire.

Les indépendantistes écossais s’engagent dans la même voie que le PQ. Et vivent les mêmes dilemmes post-référendaires, coincés entre la ferveur des militants indépendantistes et le respect du verdict de la population — qui a voté Non avec 55,4 % des voix. Dans un discours livré le mois dernier, la première ministre Nicola Sturgeon a mis un frein aux ardeurs souverainistes de ses militants. Le SNP attendra d’avoir un « appui fort et sans faille » en faveur de l’indépendance avant de tenir un deuxième référendum, a-t-elle déclaré.

D’ici là, la priorité du gouvernement du SNP est de mettre en place un plan crédible pour remporter un troisième mandat consécutif aux élections générales de mai 2016. L’objectif consiste à démontrer que le parti souverainiste sait gouverner, a expliqué Nicola Sturgeon, qui a succédé à Alex Salmond à la tête du SNP après le référendum du 18 septembre 2014.

 

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