Vladimir Poutine a déclaré vendredi qu’il ne se sentait pas le « droit » de demander au président syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir comme l’exigent Occidentaux et pays arabes, à la veille de pourparlers à Vienne sur le conflit en Syrie.
« La Syrie est un pays souverain et Bachar al-Assad est le président, élu par le peuple. Avons-nous donc le droit d’évoquer avec lui de telles questions? Bien entendu, non », a affirmé M. Poutine dans une interview publiée sur le site du Kremlin.
Tacle sur les États-Unis
« Seuls ceux qui se sentent exceptionnels se permettent de se conduire d’une manière si éhontée, imposant aux autres leur volonté », a-t-il poursuivi dans une claire allusion aux Américains, qui exigent comme leurs alliés le départ de Bachar al-Assad.
Des pourparlers internationaux rassemblant une vingtaine de pays doivent se tenir samedi à Vienne afin de tracer les contours d’une transition politique en Syrie, ravagée par quatre ans et demi de guerre.
Vladimir Poutine a en outre réaffirmé que l’intervention de l’aviation russe en Syrie, entamée le 30 septembre, durerait tout au long de l’offensive des forces gouvernementales.
Soutenir l’armée syrienne contre les terroristes
« Les forces russes ont un objectif clair: fournir un soutien aérien à l’offensive de l’armée syrienne contre les terroristes. La présence de nos militaires est liée exclusivement à la réalisation de cet objectif », a souligné le président russe.
M. Poutine a également critiqué ce qu’il considère comme un manque de coopération des États-Unis dans le domaine militaire, malgré un mémorandum signé entre les aviations des deux pays pour éviter les incidents dans le ciel syrien.
« Ce genre de contacts ne peut en aucun cas être considéré comme une normalisation des contacts militaires (entre Moscou et Washington), qui ont été gelés à leur initiative », a-t-il jugé.
Le président russe a néanmoins répété que Moscou était prêt à coopérer avec Washington en Syrie tout en regrettant l’attitude « extrêmement réservée » des Occidentaux face à l’intervention russe.
Source : Allain Jules pour MamAfrika TV