DRUMMONDVILLE | Des 31 maisons de fin de vie au Québec, cinq n'ont toujours pas communiqué leurs intentions sur la question de l'aide médicale à mourir tandis que 25 ont exprimé leur refus.
Une seule jusqu'ici, la Maison Aube Lumière de Sherbrooke, a annoncé mardi qu'elle permettra l'aide médicale à mourir à compter du premier février 2016. Une mesure de dernier recours qui sera dispensée au patient qui en fera la demande et qui aura répondu aux critères d'un protocole encadrant l'assistance médicale à mourir.
À la Maison René Verrier de Drummondville, la réflexion se poursuit. Si un consensus tend à se dégager, ce n'est qu'au début du mois de décembre que l'on fera connaître la décision de la ressource d'hébergement en soins palliatifs.
Près de 200 personnes, des employés, des bénévoles, des usagers et leurs familles ainsi que des donateurs, ont été invitées à remplir un sondage à cet effet.
«L'opinion de tous ces gens-là n'est pas unanime dans les sondages que l'on a recueillis jusqu'à maintenant. Il y a une très grande majorité qui se dessine», a expliqué Marie-Julie Tschiember, directrice générale de la Maison René Verrier.
«On ne peut pas hâter cette position, a-t-elle ajouté. On doit prendre le temps de l'analyser comme il faut pour être certain que l'on fait la bonne chose, parce qu'après cela on ne reculera pas.»
La Maison René Verrier a ouvert ses portes en janvier 2015. Mardi matin, elle a accueilli son 99e patient. Au moment de notre passage, les 10 chambres disponibles étaient toutes occupées.
«Ici c'est le paradis, a confié Claude Lapointe, atteinte d'un cancer du poumon avec métastases au cerveau. C'est une fin de vie, mais il faut la vivre sereinement. Pour moi la fin, c'est lorsqu'on est plongé dans un coma.»
À ses côtés, une autre pensionnaire de la Maison René Verrier, Marcelle St-Amand, avec qui elle a tissé un lien d'amitié en peu de temps. «Le temps est compté pour nous, alors on prend du bon temps. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de souffrir, mais je sais qu'on ne me laissera pas souffrir ici.»
Que la Maison René Verrier décide ou non d'inclure l'assistance médicale à mourir dans son offre de service, pour sa directrice générale, «il va falloir y aller très doucement eu importe qui et où on le fera. On est en train de tourner une page de l'histoire des soins palliatifs au Québec».
Source : Le Journal de Montréal