Christine Boutin est jugée ce vendredi pour incitation à la haine ou à la violence. En 2014, elle avait affirmé que « l'homosexualité est une abomination ».
L'ex-présidente du Parti chrétien démocrate (PCD) Christine Boutin est jugée ce vendredi pour provocation à la haine ou à la violence envers les homosexuels. Dans un entretien accordé au magazine Charles en avril 2014, Christine Boutin avait déclaré :« L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. »
Christine Boutin présente à l'audience
« Les propos tenus par Christine Boutin sont inacceptables. C'est une attaque contre les homosexuels. Nous attendons de la justice qu'elle ne cautionne pas de tels propos car cela reviendrait à cautionner l'homophobie », avait alors déclaré à Nicolas Rividi, porte-parole de l'Inter-LGBT. À cela, il avait ajouté :« C'est quelqu'un qui tient ce genre de propos depuis quinze ans, elle ne peut pas ignorer sa responsabilité. Qu'elle assume la croisade personnelle qu'elle mène contre les homosexuels. » Christine Boutin a indiqué, sans faire de commentaire, qu'elle serait présente à l'audience.
Peu après le dépôt d'une plainte de l'association Inter-LGBT, qui représente les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels, l'ancienne ministre du logement avait regretté ses propos, admettant dans un communiqué, le 11 avril 2014, que le terme « abomination », « sorti de son contexte originel et du texte complet prononcé dans lequel il se trouvait, ait été un propos maladroit ».
Le président d'alors de l'UMP, Jean-François Copé, avait jugé les propos de Christine Boutin« insupportables, inacceptables, impardonnables » tandis que le PS y avait vu« l'expression d'une haine qui n'a pas sa place dans la vie politique ».
L'ancienne élue fustige la PMA, la GPA et le mariage gay
L'ancienne députée des Yvelines, un temps présidente de l'Association pour les droits à la vie s'était fait connaître du grand public en brandissant une bible en pleine Assemblée nationale pour s'opposer au Pacs. Forte de ses convictions religieuses, Christine Boutin n'avait pas hésité à croiser le fer avec ses collègues du gouvernement notamment sur le statut du beau-parent, l'assimilant à la reconnaissance de la famille homoparentale.
Christine Boutin s'est également mobilisée contre la loi sur le mariage gay, la procréation médicalement assistées (PMA) et le recours à une mère porteuse (GPA) pour les homosexuels, prévenant Nicolas Sarkozy que s'il n'abrogeait pas la loi Taubira« il lui manquera un million de voix et ne sera pas élu ».
Source : Ouest France