20.10.2015 - Arctique: la nouvelle course aux trésors

Les projets se multiplient pour exploiter les richesses de l'Arctique, bientôt accessibles grâce à la fonte des glaces. Une ruée vers l'or blanc lourde de menaces pour l'environnement.

 

Mer de Barents, été 2018. Température extérieure : moins 30 degrés. Une sirène retentit sur la plate-forme pétrolière. Un iceberg est en vue, il risque de percuter l'installation dans deux ou trois heures. Juste le temps de détacher les "flexibles" qui remontent le gaz du sous-sol et de s'écarter de quelques miles, pendant que le bloc de glace s'éloigne. Voilà le genre de danger auquel seront confrontés les ingénieurs de Total et de Gazprom lorsqu'ils commenceront l'exploitation du gisement géant de Chtokman, au large des côtes russes. Sans doute ces aventuriers de l'extrême verront-ils des cargos chinois louvoyer au large entre les plaques de la banquise, ou des chalutiers islandais jeter leurs filets dans les chenaux creusés par les brise-glace. 

Repères

1 à 3 ans de production mondiale de brut: c'est la ressource estimée de pétrole dans l'Arctique. 

180: c'était le nombre de jours libres de glace au Groenland en 2007, contre 140 en 1930. 

80 dollars: c'est le prix du baril à partir duquel l'exploitation de gisements polaires devient rentable. 

7 500: ce sont les kilomètres économisés pour relier Anvers et Shanghai par la route de l'Arctique. 

1,5 million: c'est le nombre de touristes qui séjournent déjà chaque année sur la banquise. 

Depuis que les Russes sont allés planter leur drapeau en titane au fond de l'Arctique, en 2007, la fonte accélérée de la banquise sous l'effet du réchauffement climatique fait fantasmer les multinationales du monde entier - et les investisseurs. Pétrole, transport maritime, pêche, tourisme : l'exploitation industrielle de ce territoire que le blizzard cisaille onze mois par an suscite toutes les convoitises. Voici la nouvelle ruée vers l'or blanc.

 

Principale difficulté : travailler par moins 50 degrés

"L'Arctique ? C'est un deuxième Moyen-Orient !" s'exclame Michel Rocard, ancien Premier ministre et ambassadeur de France aux pôles Arctique et Antarctique. Il est vrai que les chiffres donnent le tournis. Les sous-sols de l'Arctique recèleraient entre un et trois ans de consommation mondiale de pétrole, et de quinze à trente années de consommation de gaz, selon Yves Mathieu, ancien géologue à l'Institut français du pétrole et auteur du Dernier Siècle du pétrole, aux Editions Technip. Pour les exploiter, il faudra mettre au point des équipements coûteux (lire encadré ci-dessus), capables de résister aux températures extrêmes et aux icebergs.

 

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