19.10.2015 - Condoleezza Rice : Plaidoyer pour l’afghanisation de la Syrie

Photo: «Techniquement parlant , le Président n’a pas menti à propos des ADM en Irak, parce qu’il avait les doigts croisés»

Il est bien connu que le bon élève est destiné à dépasser le maître, sinon il est condamné à rester un piètre disciple quels que soient son art et sa manière.

Médiocrité qui ne saurait frapper la brillante Condoleezza Rice si l’on en croit son article, cosigné avec l’ex secrétaire à la défense des États-Unis Robert M. Gates, et publié par le Whashington Post [1] quatre jours après la tribune libre du maître du chaos, Zbigniew Brzezinski, publiée par le Financial Times [2] ; les deux articles étant en rapport avec l’intervention militaire russe en Syrie.

Tandis que pour Brzezinski, l’« audace stratégique » de l’Administration Obama consisterait à agir de manière concertée avec la Chine et la Russie pour protéger leurs intérêts mutuels, la puissance américaine ne pouvant plus compter sur le Royaume-Uni et la France pour continuer à développer « intelligemment et de manière décisive la nouvelle formule de stabilisation de la région moyen-orientale », Mme Rice rappelle :

«  La dernière fois que les Russes ont eu à regretter une aventure à l’étranger c’était en Afghanistan, regret qui n’a cependant été possible que lorsque Ronald Reagan a armé les moudjahidin afghans avec des missiles Stinger qui ont soufflé les avions et les hélicoptères militaires russes en plein ciel. Ce n’est qu’alors que l’Union Soviétique épuisée, dirigée par Mikhail Gorbachev soucieux de trouver un arrangement avec l’Ouest, a décidé que l’aventure afghane n’en valait pas la peine ».

Si ce n’est pas une franche invitation à « afghaniser » la Syrie, qu’est-ce que c’est ? Certes, ce n’est pas pour déplaire à M. Brzezinski dont l’article a été traduit en français sous le titre « Le Bal des vampires » [3] accompagné du CV suivant :

« Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la Sécurité nationale du président Jimmy Carter, est un des théoriciens néocons les plus en vue. Dans son principal ouvrage, paru dans les années 1990, Le Grand Échiquier, il explique comment les États-Unis doivent agir pour conserver leur domination globale. Ses principales cibles sont les ensembles eurasiens, la Russie et la Chine. Pour tenir ces derniers en respect, les faire éclater et les coloniser, il veut utiliser l’extrémisme islamique et les nationalismes renaissants des anciens pays soviétiques, notamment les nationalismes ukrainien et géorgien ».

Mais Brzezinski est au moins un vampire qui ne prétend pas se soucier de la situation lamentable et du « bien-être » de la population syrienne comme ose l’écrire la messagère attitrée du « chaos constructeur », annoncé au Liban en 2006 [4], en vue de l’enfantement dans la douleur d’un Nouveau Moyen-Orient, d’abord et avant tout pour en finir avec le Hezbollah, la Syrie, et toute volonté de résistance régionale, afin que les USA, la Grande Bretagne et Israël, puissent en redessiner la carte en fonction de leurs objectifs stratégiques.

Et bien que Brzezinski invite Obama à menacer la Russie de représailles si elle n’interrompt pas ses frappes sur les alliés terroristes des USA en Syrie, jugeant que ses forces armées sont quand même vulnérables, il admet que les États-Unis ont du mal à jouer « tout seuls » un rôle déterminant au Moyen-Orient. La domination globale US en prend un coup, du moins jusqu’à nouvel ordre.

Pas question qu’il en soit ainsi pour Mme Rice qui entend les cris d’incrédulité de Washington, Londres, Berlin, Ankara, et de bien d’autres capitales :

« Comment se fait-il que Vladimir Poutine, avec son économie en plein naufrage et sa force militaire de seconde zone, puisse dicter le cours des événements géopolitiques et garder la main en Ukraine et en Syrie ? ».

Pas question de continuer à hésiter en racontant que nous aurions besoin de mieux comprendre les motivations des Russes. Eux connaissent très bien leurs objectifs : sécuriser leurs intérêts au Moyen-Orient par tous les moyens nécessaires. Ce dont nous avons besoin c’est de voir Poutine tel qu’il est :

 

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