03.10.2015 - L'expert a parlé : Obama critique des frappes russes en Syrie « contre-productives »

Alors que les frappes aériennes russes en Syrie semblent parties pour durer, Barack Obama a mis en garde vendredi 2 octobre Vladimir Poutine contre une stratégie consistant à prendre pour cible en Syrie à la fois les djihadistes de l’État islamique (EI) et l’opposition modérée à Bachar al-Assad. Quelques heures plus tôt, Alexeï Pouchkov, le président de la commission des affaires étrangères de la chambre basse du Parlement russe, a promis que loin d’être une intervention momentanée, la campagne lancée mercredi allait se poursuivre « trois à quatre mois » et s’intensifier.

Faisant écho aux propos de son homologue français François Hollande, le président américain a jugé que l’approche actuelle de Moscou, qui revient à considérer que les opposants au régime sont « tous des terroristes », était synonyme de « catastrophe assurée ». Les frappes aériennes de Moscou contre l’opposition modérée « vont être contre-productives », a-t-il martelé au cours d’une conférence de presse à la Maison Blanche, jugeant que Moscou soutenait un régime « rejeté par une écrasante majorité de la population ». Depuis le début de l’insurrection en mars 2011 en Syrie, brutalement réprimée par le régime, plus de 240 000 personnes sont mortes et quatre millions ont quitté le pays, occasionnant une crise migratoire majeure.

La Grande-Bretagne en faveur d’une participation à la campagne anti EI

Moscou frappe-t-elle bien les positions de l’État islamique ? Les bombardements russes continuent de laisser circonspects les Occidentaux qui soupçonnent Moscou de concentrer ses attaques sur les autres opposants au régime syrien, à un moment où Bachar Al-Assad semble fragilisé sur le terrain.

D’après le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, les services de renseignement britanniques ont observé que seules 5 % des frappes russes avaient visé les combattants de l’EI, et que la majorité des raids avaient en fait « tué des civils » et s’en étaient pris à l’opposition modérée. Comme le président américain, il a estimé vendredi que l’intervention russe avait davantage « compliqué »la situation.

Le ministre a par ailleurs indiqué que le gouvernement allait plaider pour une extension de la participation de la Grande-Bretagne à la campagne aérienne contre l’EI. Londres bombarde pour l’instant uniquement des positions de l’EI en Irak. Depuis septembre 2014, une coalition d’une soixantaine de pays menée par les États-Unis - et à laquelle la Russie ne participe pas - mène des frappes contre l’EI en Syrie.


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