29.09.2015 - Destruction-marchandisation de la famille en cours, et devinez un peu d'où ça vient ?

Le Québec vient de proposer la mise en place d’une «prestation compensatoire parentale» pour le parent qui s’est le plus investi dans l’éducation de l’enfant. Et ce parent, c’est souvent la mère.

Étonnamment, la proposition ne vient pas de Suède, pays connu pour favoriser la conciliation travail-famille, mais du Québec. Un comité d’experts vient en effet d’y rendre un rapport qui préconise une «prestation compensatoire parentale» pour celui qui s’est le plus investi dans l’éducation de l’enfant. Une prestation qui serait versée en une fois après une rupture, et qui s’appliquerait à tous les parents, mariés ou non. Si elle est adoptée, la réforme constituerait une première mondiale.

Soyons clairs: il ne s’agit pas ici de relancer l’inutile débat sur le salaire parental, ou «revenu maternel». Manière déguisée de renvoyer les femmes au foyer, et qui est d’ailleurs préconisé par le Front national, dont l’un des membres réclamait récemment «le droit des femmes à rester chez elles». De plus, comme l’écrivait Slate, être parent n’est pas un travail, et encore moins le «plus beau travail du monde», et ne mérite pas, à ce titre, de rémunération.

En revanche, l’idée d’une prestation compensatoire versée à celui qui dans le couple a subi le plus de pertes financières est parfaitement sensée et repose sur une réalité étayée par les chiffres. Notamment au Québec, où l’idée a émergé. Eh oui, dans la très grande majorité des cas, celui qui subit les pertes financières est bien la mère.

Lourdes pertes pour la mère

 

D’après les statistiques canadiennes, «au cours de l'année de la naissance d'un enfant et de l'année suivante, les mères [subissent] des baisses de gains d'environ 30% à 40%, et elles continuent de connaître des baisses de gains au cours des autres années suivant la naissance de l'enfant».

Des baisses de gains qui s’expliquent notamment par le fait que le recours au temps partiel après une naissance est fréquent, et surtout adopté par les femmes. Au Canada, 21% des mères d’enfants de 3 à 15 ans travaillent à temps partiel. Seuls 4% des pères, quel que soit le nombre d’enfants, travaillent à temps partiel et ces derniers n’invoquent que rarement les «soins aux enfants» comme raison de cette diminution du temps de travail.

Sans surprise, les chiffres français corroborent l’idée que, dans le couple, c’est bien la femme qui fait le plus les frais de l’arrivée d’un enfant, dans la mesure où c’est généralement elle qui fait une pause pour s’y consacrer. D’après l’Insee, une mère française sur deux réduit ou cesse temporairement son activité professionnelle après une naissance, contre seulement un père sur neuf.

 

Lire la suite sur Slate

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir