24.09.2015 - La vérité (enfin) révélée sur l’antidépresseur paroxétine

Il aura fallu quatorze ans pour lever le voile sur une publication scientifique qui vantait sans nuances les vertus de cet antidépresseur. Une affaire exemplaire qui devrait faire école pour imposer une réelle transparence aux firmes pharmaceutiques sur leurs essais cliniques.

La paroxétine est un antidépresseur bien connu des médecins et très fréquemment prescrit. Pourtant, un article du British Medical Journal remet aujourd'hui sérieusement en cause son efficacité. Commercialisé en France sous le nom de Deroxat®  (4,24 € les 14 comprimés) depuis le 19 février 1995, on le trouve actuellement vendu sous vingt-et-une présentations différentes. Son succès commercial durable tient notamment à l’étendue des indications que son fabricant a pu (sur la foi d’essais cliniques qu’il a lui-même mené) officiellement obtenir des autorités en charge des médicaments:

« Troubles obsessionnels compulsifs (pensées répétitives, obsessionnelles avec comportement incontrôlable); trouble panique (attaques de panique, y compris celles causées par la peur des lieux publics, l’agoraphobie); trouble anxiété sociale (peur ou rejet de situations où vous devez être en société); état de stress post- traumatique (anxiété causée par un événement traumatique); anxiété généralisée.»

Les médicaments contenant de la paroxétine appartiennent à la classe de médicaments appelés «inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine» (ISRS). 

«Les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété présentent un taux de sérotonine (substance présente dans le cerveau) diminué, explique le site du gouvernement sur les médicaments. Le mécanisme d’action de Deroxat® et des autres ISRS n’est pas complètement connu, mais ils augmenteraient le taux de sérotonine dans le cerveau. Bien traiter votre dépression ou votre trouble anxieux est important pour vous aider à vous sentir mieux.»

En France, peu d'échos à la polémique

Lancée sur le marché en 1992 par le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline la paroxétine a très vite rencontré un vif succès chez les prescripteurs. Aux États-Unis, comme au Royaume-Uni, cette spécialité a connu plusieurs déboires retentissants à la suite d’actions en justice menées notamment après la découverte d’effets secondaires parfois graves (tendances suicidaires et passage à l’acte) –en particulier lors de prescriptions chez des enfants et des adolescents.

 

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