22.09.2015 - TDAH: l’hypothèse sociale

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) continue de susciter le débat. C’est une bonne chose. Le sujet est important et soulève des enjeux éducatifs, médicaux, sociaux et éthiques de premier plan. Récemment, le psychiatre et psychanalyste français Patrick Landman a relancé la discussion en publiant Tous hyperactifs ? (Albin Michel, 2015), un essai dans lequel il qualifie le TDAH de « fiction ».

Ce mois-ci, au Québec, le philosophe et socio-économiste J.-Claude St-Onge, spécialisé dans la critique de l’industrie pharmaceutique, prend la balle au bond en corroborant la thèse de Landman dans TDAH ? Pour en finir avec le dopage des enfants. « Jusqu’à preuve du contraire, écrit-il, le TDAH est une construction sociale. »

St-Onge, comme Landman avant lui, ne nie pas que l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité existent et affectent des enfants. Il conteste toutefois l’idée selon laquelle les causes de ces comportements se trouveraient dans une pathologie du cerveau. Les enfants qui ont ces problèmes ont besoin d’aide, reconnaît le philosophe, « mais pour que l’aide soit appropriée, il faut cibler adéquatement la source du problème ».

 

Une thèse fragile

La thèse biopsychiatrique, la plus répandue dans les rangs médicaux et dans la population, affirme que les causes du TDAH sont de nature biologique. Ce trouble serait donc essentiellement génétique, la plupart du temps héréditaire, causé par un dysfonctionnement de certains neurotransmetteurs et, par conséquent, traitable par des médicaments psychostimulants (le Ritalin, par exemple).

Les tenants de cette explication tolèrent mal la contestation et « dépeignent ceux qui refusent de considérer que le TDAH est une maladie mentale comme des obscurantistes, du même calibre que ceux qui considèrent que la Terre est plate », note St-Onge. Pourtant, les assises de cette thèse biopsychiatrique sont fragiles et appellent, au nom même de la science, une discussion plus ouverte.

St-Onge rappelle d’abord qu’il « n’existe aucune mesure ou aucun test objectif pour identifier un TDAH ». La piste génétique, pour le moment, n’est pas concluante, et celle du déséquilibre chimique demeure au stade de l’hypothèse. Certains affirment que le fait que la prise de psychostimulants réduise les symptômes liés au TDAH (ce que contestent des études citées par St-Onge) prouve la validité de cette dernière hypothèse. Or, réplique le philosophe, « ce n’est pas parce qu’un médicament améliore le comportement que cela nous procure la connaissance de la ou des causes ». L’alcool, par exemple, aide bien des gens à combattre la timidité, mais cette dernière n’est pas causée par le manque d’alcool au cerveau.

 

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Commentaires   

 
0 #1 Mike Deschamps 22-09-2015 08:24
A cela il faut ajouter une nourriture pour enfants beaucoup trop sucré, comportant beaucoup trop d'adittifs alimentaires concentrés en produits chimiques de toute sorte qui causent des problemes de comportement chez les jeunes enfant, et qui amènent indiscutablemen t ces jeunes vers un echec scolaire certain.
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