21.09.2015 - Un pape à la Maison-Blanche : un scénario longtemps impensable (mais aujourd'hui on ne peut plus logique)

"Les États-Unis ont eu une longue histoire d'anti-catholicisme", rappelle Thomas Reese, jésuite, analyste pour le "National Catholic Reporter".

Source AFP

La rencontre, mercredi dans le bureau ovale, entre Jorge Bergoglio et Barack Obama sera la 29e entre un pape et un président américain. Pendant des décennies, pourtant, un tel rendez-vous était impensable. Obama, de confession protestante, dit sans détour son admiration pour le pape François qui l'impressionne, et n'hésite pas à louer sa "pensée précieuse". Les propos ne choquent pas aujourd'hui. Nombre de ses prédécesseurs ont fait preuve de beaucoup plus de prudence. La méfiance a longtemps dominé aux États-Unis vis-à-vis du Vatican, avec la crainte, ouvertement exprimée, que les catholiques soient plus loyaux envers le souverain pontife qu'envers l'occupant de la Maison-Blanche.

 

Une longue histoire d'anti-catholicisme

 

"Les États-Unis ont eu une longue histoire d'anti-catholicisme", rappelle Thomas Reese, jésuite, analyste pour le National Catholic Reporter. "Les premiers colons étaient pour une très large part protestants et ont apporté avec eux un mépris du catholicisme", ajoute-t-il, rappelant la montée en puissance, au milieu du XIXe siècle, du parti "Know-Nothing", farouchement anti-catholique et anti-immigrant. Lorsque le gouverneur démocrate et catholique de New York Al Smith se présente à l'élection présidentielle de 1928, sa religion lui vaut de virulentes attaques. "Certains de ses détracteurs assuraient qu'en cas de victoire, il ferait construire un tunnel reliant la Maison-Blanche au Vatican...", relève Thomas Reese.

 

Le tournant Kennedy

La première rencontre entre un pape et un président américain a lieu après la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919, lorsque Woodrow Wilson est reçu à Rome par Benoît XV. Mais il faudra attendre 40 ans pour une nouvelle rencontre à ce niveau, entre Dwight Eisenhower et Jean XXIII. "Après la Seconde Guerre mondiale, les catholiques américains deviennent de plus en plus intégrés à la société", relève Chester Gillis, professeur de théologie à l'université de Georgetown, à Washington. Nombre d'entre eux ont enfin accès à l'université, en particulier grâce au "GI Bill" qui ouvre les portes de l'éducation supérieure à des millions d'Américains. Progressivement, ils intègrent la classe moyenne, les mariages mixtes se multiplient. L'élection en 1960 de John F. Kennedy, premier président catholique de l'histoire des États-Unis (et le seul à ce jour), marque un tournant. Mais sa marche vers la Maison-Blanche ne s'est pas faite sans heurts.

 

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Commentaires   

 
0 #1 Mike Deschamps 21-09-2015 19:02
Le pape au pays des Skulls & Bones, du Bohemian Club et de toutes les autres loges FM anticléricale c'est pas mal.
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