Comment Sabine Duflo a-t-elle fait un lien entre leurs troubles et l’utilisation de ces outils?
"Lorsque je vois que l’enfant est exposé, par exemple six/sept heures par jour, et que je propose aux parents une diminution, voire un arrêt total de cet outil, (…) deux à trois semaines plus tard, on observe des redémarrages", indique-t-elle sur RMC.
Son objectif? Sensibiliser les parents, avec son expérience de médecin de terrain, et alerter les autorités sanitaires.
"Je pense que réellement c’est un enjeu de santé publique", s’alarme-t-elle. "Parce que les prémices de la communication, du langage, du rapport à l’autre, se mettent en place très tôt. S’il on met l’enfant face à un outil qui nuit à des émergences essentielles à son développement, on se retrouve avec des enfants en difficulté en primaire".
La méthode "des quatre 'pas'"
L’objet de la tribune n’est pas de contraindre les parents à bannir les écrans de la vie de leurs enfants, mais de les inciter à se montrer raisonnable. Selon Sophie Duflo, le parents peuvent utiliser une méthode très simple:
"J’intitule cela les quatre 'pas'", résume-t-elle sur RMC. "Il va y avoir des moments dans la journée où il n’y aura pas d’écran - je ne parle pas que des tablettes: jamais le matin, pendant les repas familiaux, jamais le soir avant de s’endormir et jamais dans la chambre de l’enfant, où les tentations sont grandes. Avec ces quatre 'pas' là, on dégage énormément de temps".
Consciente de ne pas "faire le poids" face aux gros constructeurs de tablettes, Sabine Duflo demande au gouvernement de se saisir de cet "enjeu de santé publique" .