18.09.2015 - Ces entrepreneurs français qui préfèrent la Suisse à la France

Ce jeudi 17 septembre sort le nouvel ouvrage de François Garçon, «La Suisse, le pays le plus heureux du monde». Le professeur d’université à Paris y fait l’éloge de la réussite helvétique. Pour l’occasion, trois patrons français disent tout le bien qu’ils pensent de leur pays d’adoption, où ils ont installé leurs entreprises. Sans aucun regret

 

■ «Le pétrole de la Suisse s’appelle innovation»

Benoît Calleteau, Marseillais et urgentiste de formation, est arrivé en Suisse en 2009. C’est ici qu’il a fondé, trois ans plus tard, M3AT. Sa start-up, aujourd’hui en pleine croissance, commercialise des collecteurs d’urine à usage externe (Urocomfor et Urinex), limitant le risque d’infection nosocomiale. Grâce au soutien initial de l’EPFL, il distribue son innovation (accessoires sans sonde) en Europe et outre-Atlantique. Réaction de celui qui était en son temps le médecin attitré de Jacques Chirac, alors ministre français.

Le Temps: Qu’avez-vous pensé de l’ouvrage de François Garçon?

Benoît Calleteau: Il est à 300% pertinent. Tout fonctionne en Suisse, alors qu’ailleurs pas. Mais le modèle helvétique dérange. C’est pour cela qu’il est aujourd’hui attaqué. En résumé, le livre renvoie l’Europe à sa propre image: une structure étouffée par son système institutionnel trop complexe.

Pourquoi n’avez-vous pas fondé votre entreprise dans votre pays d’origine?

Dans l’Hexagone, on rejette tout ce qui est atypique. Lorsque vous n’êtes pas un grand professeur en médecine, personne ne vous écoute. Alors que les Suisses s’intéressent davantage au fond qu’à la forme: ils ne regardent pas d’où vient une technologie, mais sa pertinence. L’innovation, c’est le pétrole helvétique.

Quelle perception ont les Français de leurs voisins suisses?

Pour le citoyen moyen, les performances helvétiques sont liées à l’argent sale et aux scandales financiers. Mais ce cliché cache en réalité une jalousie féroce.

Comment qualifieriez-vous l’accueil helvétique?

Les choses se sont faites naturellement et de manière très sereine. J’ai surtout été frappé par l’ouverture d’esprit des Suisses et l’énorme soutien qu’ils m’ont apporté. Chaque société devrait prendre sous son aile au moins une start-up pour l’aider à se développer.

Ne trouvez-vous pas choquant le «oui» du 9 février contre l’immigration de masse?

La Suisse, où c’est au politique de se caler sur les aspirations populaires, reste le pays le plus démocratique au monde. Mais ce vote, résultat d’un discours décalé, est une farce. On se croirait dans le sketch «L’étranger», de Fernand Reynaud. Ce qui me paraît indécent dans ce contexte, c’est qu’il s’agit d’une initiative volée.

A savoir?

Le terme «massif» pour qualifier l’immigration n’a jamais été défini. Les Suisses devraient cesser de parler de ce vote pour se concentrer, en priorité, sur sa mise en œuvre la plus adéquate possible.

 

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