"Ils l'ont trahi et ils l'ont pendu"
"Une puissance étrangère vient chez nous, occupe un pays arabe, pend son président et nous tous, simplement, le regardons de l'extérieur. Pourquoi n'a-t-on pas fait d'enquête sur l'exécution de Saddam Hussein? Comment peut-on pendre un prisonnier de guerre, un président d'un pays arabe qui fait partie de cette même Ligue des États arabes?", a-t-il fustigé.
Le dirigeant libyen a reconnu les désaccords politiques existant entre lui, les autres dirigeants arabes et M. Hussein, mais s'est prononcé contre l'amitié entre les États arabes et les États-Unis pour le bénéfice de l'unité entre les pays arabes.
"Pourquoi reste-on à l'écart? Chacun de vous peut être le suivant", a prévenu M. Kadhafi. Il a rappelé que les États-Unis avaient lutté contre l'ancien guide de la Révolution de l'Iran Rouhollah Khomeini avec Saddam Hussein, qu'ils qualifiaient alors d'ami. M. Hussein était lié d'amitié avec l'ancien vice-président des États-Unis Dick Cheney et l'ancien secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld. "Finalement, ils l'ont trahi et ils l'ont pendu. Vous êtes amis de l'Amérique. D'accord, pas "vous" mais "nous" — mais un jour l'Amérique peut nous pendre, nous aussi".
"Pourquoi notamment Irak?"
Dans son discours M. Kadhafi s'adresse également aux États-Unis pour les interpeller sur le pourquoi de l'intervention précisément en Irak. "Où est la raison de l'occupation de l'Irak? Ben Laden est citoyen d'Irak? Non. Ceux qui ont fait l'attentat à New-York étaient-ils irakiens? Non. Ceux qui ont attaqué le Pentagone étaient-ils irakiens? Non. Est-ce que l'Irak possédait des armes de destruction massive? Non. Même s'il y en avait…L'Inde, le Pakistan, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis ont des bombes nucléaires. Faut-il détruire tous ces États?", s'est-t-il exclamé.