Les équipes de BFMTV ont pu recueillir le témoignage de Younes, un ancien jihadiste de Daesh, qui a accepté de parler à visage découvert. Après six semaines passées à Alep en 2014, ce jeune Flamand a poursuivi sa vie en Belgique. Mais son discours est toujours radical.
Il ne "regrette pas d'être parti". Younes, 26 ans, est rentré de Syrie en 2014. Il a passé six semaines à Alep, aux côtés de Daesh. Sous ses airs angéliques, il était l’un des fossoyeurs de l’Etat Islamique. Et ce converti n’est pas un repenti.
"Je ne regrette pas d’être parti (en Syrie, ndlr). C’est un choix fait avec le cœur. Je suis parti parce que je sais qu’il y a un endroit qui est mieux qu’ici, je le sais, pour les musulmans. La situation, l’atmosphère islamique… Nous on ne trouve pas ça ici", explique-t-il au micro de BFMTV et RMC.
"C'est le top"
S’il a quitté les rangs de l’organisation, c’est pour retrouver sa femme assure-t-il, et non pas à cause des exactions, qu’il dit désapprouver.
Mais derrière son discours apaisé, Younes vante les mérites du califat islamique.
"C’est possible de rentrer. Mais la question c’est 'Qui en a envie?' Eux ont la tranquillité là-bas, c’est le top", estime-t-il.
Pris en charge par un centre de déradicalisation
Cet ancien membre du groupe jihadiste belge Sharia4Belgium a passé deux mois en prison à son retour de Syrie, et est aujourd'hui libre. Pour éviter que sa rancœur n’éclate, Montasser Alde'Emeh, un chercheur belgo-palestinien ayant créé un centre de déradicalisation pour détourner les jeunes de l'extrémisme violent, tente de cadrer le jeune homme.
"J’essaie de parler avec lui, de canaliser ses frustrations. On parle beaucoup sur les gens comme lui mais pas avec les gens comme lui", fait valoir Montasser Alde'Emeh. "Et si les autorités n’arrivent pas à communiquer avec lui, qui va le faire? Dans mon centre, je réunis des gens qui sont légitimes pour parler. Les mères des gens partis, des gens qui reviennent de Syrie et des avocats. On ne peut avancer qu’en discutant".
Aujourd’hui, Younes affirme qu’il n’est pas un terroriste, mais se dit "radical". Il espère qu’après la guerre, le Califat verra le jour, pour s’y installer avec sa famille.
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