16.09.2015 - Comment arnaquer les arnaqueurs de l'EI ?

Comment une arnaque sur Internet pourrait mettre des bâtons dans les roues des recruteurs de l’organisation islamiste.

Le mois dernier, un groupe d’adolescentes tchétchènes a piégé des recruteurs de l’État islamique sur Internet. Elles ont fait en sorte que leurs prétendants djihadistes leur envoient de l’argent sous le faux prétexte qu’elles voulaient se rendre en Syrie pour épouser des combattants de Daech. Sauf qu’une fois que ces «futures mariées djihadistes» ont reçu l’argent, elles ont supprimé leurs profils en ligne, pour réapparaître peu de temps après pour délester un autre recruteur du groupe islamiste de son argent sale.

Si en général les autorités n’approuvent pas le travail des escrocs sur Internet, ces adolescentes tchétchènes ont mis en lumière une faille bien réelle dans les méthodes de recrutement de l’État islamique –une faille qui pourrait être utilisée contre l’EI pour une fraction du prix des bombardements effectués par les États-Unis.

Le recrutement à l'étranger, un rôle clé

Contrairement à ce que les médias laissent croire, il y a relativement peu de personnes qui décident d’elles-mêmes de se rendre en Syrie pour gonfler les rangs du groupe islamiste. Il y a généralement un intermédiaire (un recruteur sur les réseaux sociaux ou un ami déjà enrôlé) qui amadoue et incite les indécis à rejoindre le prétendu califat. Ces hommes (et ces femmes) jouent un rôle capital quand il s’agit d’attirer des combattants étrangers en Syrie et de garder la machine de guerre de l’État islamique en marche.

Rukmini Callimachi, du New York Times, a récemment dressé le portrait d’une jeune femme de Washington qui a failli tomber dans les griffes de l’EI, appâtée par un homme d’âge moyen en Angleterre rencontré sur Internet et qui lui a envoyé argent et cadeaux par courrier. Même cas de figure pour un homme d’Orange County, en Californie, qui a, selon les termes d’un avocat américain, «succombé» à l’appel de l’EI sur Internet. L’année dernière, trois adolescents originaires du Colorado ont eux aussi failli se retrouver en Syrie grâce aux méthodes d’un recruteur en ligne de l’EI.

Submerger les intermédiaires

Le gouvernement américain n’arrivera certes pas à empêcher toute recrue potentielle de rejoindre l’État islamique: il y a tout simplement trop de gens susceptibles de rejoindre le groupe. Récemment, les méthodes du FBI ont semblé un peu exagérées pour coincer un couple du Mississippi qui avait simplement demandé quelles étaient les manières possibles de se rendre en Syrie sur les réseaux sociaux (et le couple n’était pas vraiment dangereux). C’est plutôt à l’autre bout de la chaîne (en ciblant les recruteurs) que les services de renseignement, de police et même les particuliers pourraient radicalement enrayer la machine.

 

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