L'ex-vice-président de la division construction de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aïssa, affirme que la firme a fait de lui un « bouc émissaire » et allègue que les hauts dirigeants de la compagnie ont sciemment approuvé des pots-de-vin et des cadeaux somptueux - dont l'achat d'un yacht et même les services de prostituées - afin d'obtenir des contrats auprès du régime libyen de Kadhafi.
Un texte de Anne Panasuk
Est-ce que SNC-Lavalin savait que des pots-de-vin étaient versés pour obtenir des contrats en Libye? Voilà la question au coeur de poursuites devant les tribunaux. SNC-Lavalin affirme que non, mais Riadh Ben Aïssa affirme que la plupart des hauts dirigeants de SNC savaient. Riadh Ben Aïssa implique nommément Pierre Duhaime, l'ancien PDG de SNC-Lavalin, Gilles Laramée, l'ex-chef des affaires financières, et Michael Novak, autrefois responsable de SNC-International.
Ces allégations très sérieuses se trouvent dans les documents - obtenus par CBC et Radio-Canada - de la défense de Riadh Ben Aïssa, dans le cadre d'une série de poursuites par l'entreprise SNC-Lavalin, qui elle-même fait face à des poursuites criminelles pour corruption à l'étranger.
« SNC essaie d'utiliser Riadh Ben Aïssa comme bouc émissaire en le présentant comme le seul responsable des gestes que SNC a approuvés et encouragés », peut-on lire dans les documents de la défense. « Après avoir agi malhonnêtement pendant des années, SNC-Lavalin essaie maintenant d'être exonérée en rejetant toute responsabilité sur Ben Aïssa. »
Riadh Ben Aïssa est de retour au Canada après avoir passé plus de deux ans dans une prison en Suisse, relativement à des accusations de corruption liée à ses activités à titre de vice-président chez SNC-Lavalin. M. Ben Aissa a plaidé coupable en 2014. Il avait été condamné à purger trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Des millions de dollars en pots-de-vin pour des contrats
SNC-Lavalin poursuit Riadh Ben Aïssa, le blâmant d'être responsable des nombreux scandales qui ont éclaboussé SNC-Lavalin, notamment pour avoir entretenu des liens très proches avec l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi.
Dans cette poursuite, SNC-Lavalin réclame un remboursement de près de 2 millions de dollars auprès de Stéphane Roy, l'ancien vice-président des Finances et de la consultante Cindy Vanier, alléguant que les deux ont tenté de frauder la compagnie et qu'ils ont comploté pour assurer la fuite du fils de Mouammar Kadhafi, Saadi Kadhafi, vers le Mexique, allant à l'encontre d'une interdiction de l'ONU.
Riadh Ben Aïssa dément avoir été impliqué dans la fuite de Saadi Khadafi.
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