31.08.2015 - Belgique, drapeau de l'État islamique déployé devant Manneken-Pis: ils tournaient un clip...contre le SIDA

Une certaine confusion régnait autour du Manneken Pis à Bruxelles samedi en fin d'après-midi. Cinq hommes ont déployé un drapeau noir arborant des inscriptions en arabe. Un drapeau qui ressemble à celui de l’État Islamique. Les cinq hommes ont été rapidement interpellés et mis à la disposition du parquet.

Une "performance artistique"

Mais il ne s'agissait finalement que d'une sorte de performance artistique, menée notamment par Chokri Ben Chikha, directeur artistique de la compagnie flamande "Action Zoo Humain. " Interrogés, ils ont tout de suite expliqué qu’ils faisaient partie d’un groupe d’artistes, qu’ils étaient des acteurs de théâtre et que leur but n’était nullement terroriste " nous détaille Jennifer Vanderputten, porte-parole du parquet de BruxellesCe but, précise Chokri Ben Chikha, était la lutte contre...le SIDA.

"Dénoncer la désinformation"

Le happening s'insérait dans le tournage d'une scène d'un film de prévention sur le sida commandé par un organisme public flamand. Mais quel rapport, alors, entre le SIDA et l'Etat islamique? Le groupe terroriste était utilisé ici comme un symbole de mensonge et de désinformation... "Depuis quinze ans nous faisons des parodies, en utilisant l'actualité. C'était le but. Dans la première partie du film on voulait montrer la désinformation, et dans l'autre partie, on voulait donner la vraie information par rapport au VIH et au SIDA", explique Chokri Ben Chikha.

"Les extrémistes ont gagné"

"Au contraire, leur objectif était de faire une action ludique pour expliquer que la population ne doit pas se laisser intimider par la menace terroriste ", appuie la porte-parole. Après analyse, notamment des images de vidéosurveillance, leur version des faits a pu être confirmée. Aucune menace n’a été proférée. Les cinq hommes, qui n’étaient pas connus de la justice, ont donc été libérés. Chokri Ben Chikha ne s'attendait pas à pareille réaction policière.  "Nous, on voulait informer les gens. Je comprends que les policiers fassent leur devoir. Mais si nous, comme artistes, ne pouvons plus faire notre devoir, ce sont les extrémistes qui auront gagné."

 

Source : RTBF

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