24.08.2015 - France, mosquée de Mantes-la-Ville : le maire FN désavoué par la justice

La justice a suspendu vendredi le projet du maire FN de Mantes-la-Ville d'installer le poste de police municipale sur l'emplacement d'une future mosquée.

Pour la justice il s'agit "d'un détournement de pouvoir". Vendredi 21 août,  le juge des référés du tribunal administratif (TA) de Versailles a donné raison au préfet des Yvelines, qui attaquait la décision du maire FN Cyril Nauth de Mantes-la-Ville de préempter un local devant accueillir une salle de prière et une délibération du 29 juin instaurant une étude pour un projet de commissariat. Le juge "a estimé, dans chaque affaire, que le moyen tiré du détournement de pouvoir était de nature à créer un doute sérieux sur leur légalité".

Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir le numéro 2 du Front national. "Le maire FN-RBM (Rassemblement Bleu Marine) de Mantes-la-Ville voulait un commissariat, le préfet et la justice lui imposent une mosquée : on marche sur la tête!", a tweeté dans la soirée Florian Philippot.

 

"Pas une lubie"

Au cœur de la bataille judiciaire, l'ancienne trésorerie municipale, un local inoccupé de 500 m2. L'association des musulmans de Mantes-sud (AMMS) a réuni 600.000 euros pour racheter ces locaux inoccupés et y aménager une salle de prière, alors que l'actuel lieu de culte, un pavillon vétuste de 90 m2, doit être démoli. Mais le projet vieux de trois ans, soutenu par l'ancienne municipalité PS, est ardemment combattu par son successeur, qui y voit notamment "une opération électoraliste". 

À la place, le maire, qui dit vouloir renforcer la police municipale, a officialisé au printemps son intention d'y transférer le poste de police actuel, un pavillon de 90 m2 qui n'est plus adapté selon lui. L'opération se chiffre à 760.000 euros. "Ce n'est pas un prétexte, une lubie ou une invention de dernière minute pour s'opposer au projet" de lieu de culte, "mais un projet solide, réel et concret", a argumenté le maire FN auprès de l'AFP. Dans l'attente d'un jugement définitif sur le fond, l'association représentative des musulmans de sa ville "n'a pas gagné", a-t-il estimé.

Pour le président de l'AMMS, Abdelaziz El Jaouhari, "la justice confirme que tous ces artifices juridiques avaient pour seul but d'empêcher le lieu de culte".

 

Source : RTL

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