17.08.2015 - Y avait pas le portrait du Général de Gaulle dans la case ?

Un pan de l'histoire oublié: l'Allemagne aussi a été une puissance coloniale en Afrique. Exemple avec le Cameroun sous protectorat allemand à partir de 1884, avant d'être partagé entre la France et le Royaume-Uni à l'issue de la Première Guerre mondiale. Aujourd'hui, il subsiste quelques traces de cette histoire.

Berlin. Un jour d'été. Jean-Didier sirote une bière au bar de l'African Market, un shop devenu le QG de la diaspora camerounaise, et situé... Kameruner strasse (rue du Kamerun) dans le quartier Wedding. À côté, on trouve la rue du Togo, la rue de Windhoek, ou encore la rue du Zanzibar. Des rues baptisées ainsi au début du XXe siècle pour commémorer l'apogée de l'Empire allemand alors composé du sud-ouest africain (l'actuelle Namibie), de l'Afrique orientale allemande (Tanzanie, Burundi, Rwanda), du Togo et du Cameroun. Pour Jean-Didier, arrivé il y a vingt ans en Allemagne, ces rues ne sont en aucun cas humiliantes; au contraire, elles rappellent «les bons souvenirs de la colonisation, les Allemands ont laissé beaucoup de choses positives au Cameroun». Un discours qui peut surprendre mais qui n'est pas isolé.

Les liens entre l'Allemagne et le Cameroun se sont confortés au fil des années. Aujourd'hui, plus de 15.000 Camerounais sont installés en Allemagne. Il faut dire que la langue allemande est encore enseignée dans les lycées camerounais, et l'Institut Goethe présent à Yaoundé veille au grain. L'Allemagne attire les étudiants pour les sciences dures: l'électromécanique, les mathématiques, la technologie. Dans la tête des Camerounais, le savoir-faire allemand est plus robuste, plus fiable. Une idée qui date de l'époque coloniale, reconnaît Merlin, originaire de Douala, ingénieur à Bonn dans l'ouest de l'Allemagne:

«J'ai voulu étudier en Allemagne car, quand j'étais petit, je voyais l'héritage des Allemands chez nous, et il a résisté au temps.»

Et Merlin de citer les ponts, «celui sur la Menoua», les routes, le chemin de fer, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les palais. Le plus célèbre est sans aucun doute le palais du gouverneur allemand Jesko von Puttkamer installé à Buéa, alors capitale du protectorat de 1901 à 1909. Son architecture rappelle les châteaux de Bavière de l'époque de Bismarck. Un palais qui en a inspiré un autre: il a tellement plu au sultan Ibrahim Njoya, roi des Bamouns, un peuple de l'ouest du Cameroun, qu'il s'est aussi fait construire un palais dans un style mi-colonial mi-oriental à Foumban.

 

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