17.08.2015 - Maïs, blé... notre agriculture est en péril. Il faut stocker nos plantes comestibles

LE PLUS. Les écosystèmes actuels auront-ils disparu d'ici quelques années ? C'est ce que craint la FAO (Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture), qui recommande dans un récent rapport le développement "d'Arches de Noé végétales", soit un stockage de graines sauvages et plantes sur le point de disparaître. Pourquoi ? Explications de la biologiste Dorota Retelska.

Le changement climatique est en cours et met en péril les cultures alimentaires. La production agricole a baissé en 2013, les récoltes deviennent incertaines, et les variétés actuelles ne supporteront peut-être pas le réchauffement. Nous aurons besoin des plantes comestibles sauvages, mais les écosystèmes qui les abritent sont menacés. 

 

Vers des ruptures d'approvisionnement en 2020 ?

Les cultures de céréales souffrent de la chaleur. La production de maïs diminue dans les pays chauds, et les prévisions montrent que le rendement du blé semble baisser d'environ 6% à chaque degré supplémentaire. Les changements climatiques peuvent exposer les cultures actuelles à des nouvelles maladies dévastatrices.

Le Centre international de la pomme de terre a constaté en 1997 déjà que dans les Andes, les pommes de terre sont touchées et sont cultivées à des altitudes de plus en plus élevées, et que ce problème s'est accentué récemment. La montée du niveau de la mer provoque des infiltrations d'eau salée qui stérilisent les sols, le delta du Mékong, très exposé à la montée du niveau de la mer, les subit déjà, de même que les côtes du Zanzibar. Une grande enquête indépendante de l'agence de presse Reuters a récemment montré que les inondations côtières augmentent aussi aux États-Unis. 

Rachel Kyte, l'experte climat de la Banque Mondiale, craint que la production agricole ne continue à diminuer au point de conduire à des ruptures d'approvisionnement dans les années 2020 déjà. 

 

L'agriculture sera bientôt mise en péril

Il est bien sûr techniquement possible de compenser partiellement les effets du réchauffement en améliorant l'irrigation et en adaptant les méthodes culturales, de limiter la consommation de produits animaux ou de mieux distribuer la production agricole mondiale, mais cela suppose une volonté politique et une collaboration internationale considérable, que nous n’avons pas encore su mettre en œuvre. 

L'agriculture sera bientôt mise en péril, et devra s'adapter à des nouvelles conditions climatiques. Il est à espérer que les cultivateurs seront prêts à anticiper les changements.

 

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