09.08.2015 - Quoiqu'il arrive, les Syriens doivent être du bon coté du manche ...

Syrie- Dans ce canton, les habitants subissent la guerre et les affres d'une double administration

Deux services militaires, deux permis de conduire, deux systèmes d'impôts : dans les régions syriennes partagées entre Kurdes et régime, les habitants subissent la guerre, mais aussi les tourments d'une double administration.

Raëd, un Syrien arabe de Hassaké (Nord-Est), s'efforce d'éviter les barrages des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans cette ville du nord-est du pays. « J'ai fini mon service militaire avec l'armée il y a quatre ans, mais si les YPG m'attrapent, ils m'obligeront à en faire un autre de six mois », explique ce jeune homme de 28 ans.

La guerre a divisé Hassaké, comme d'autres villes de la région où coexistent Arabes et Kurdes, entre forces du régime et YPG. Conséquence : institutions et services se chevauchent, et le citoyen paye, au propre comme au figuré, le tribut d'une double administration.

À Amouda, ville majoritairement kurde à 85 km au nord de Hassaké, Aziz n'a pas vu sa mère depuis deux ans. « Elle habite en zone gouvernementale. J'ai peur d'y aller, d'être arrêté à un barrage du régime et qu'on m'oblige à faire le service militaire », explique ce jeune Kurde de 28 ans. « Pourquoi les habitants de la province de Hassaké devraient passer leur vie au front ? »


Pas d'exemptions

Depuis 2012, le régime a, en vertu d'un accord tacite, retiré ses troupes des zones à majorité kurde, tout en conservant des bâtiments administratifs, mais aussi des soldats. Damas continue à payer les salaires de ses employés et de procurer eau et électricité aux quartiers sous son contrôle comme en zone kurde. Mais en 2013, le Parti démocratique kurde (PYD), principale mouvance kurde en Syrie et qui chapeaute les YPG, a créé une administration autonome, non reconnue par Damas, dans trois cantons : Jaziré (Hassaké), Afrine et Kobané (dans la province d'Alep).

« Les habitants vivant sous contrôle kurde et âgés de 18 à 30 ans, qu'ils soient arabes, kurdes ou assyriens, doivent faire leur service militaire au sein des YPG », souligne Radwane Mohammad Charif, responsable du service militaire kurde. « Même ceux qui ont servi dans l'armée syrienne ne sont pas exemptés », ajoute-t-il, assis derrière son bureau où sont entassés des livrets militaires verts.

À un km à peine de là, dans le centre de Hassaké, se dresse l'immeuble de la conscription gouvernementale, orné de portraits du président Bachar el-Assad. Un employé rappelle que tout Syrien se doit de faire son service dans l'armée. « Cela s'applique aux combattants des YPG », souligne-t-il.

 

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