05.08.2015 - Le jour où... Balfour a fait sa déclaration sur le Foyer juif

La saga de l'été - Arthur James Balfour est, par sa lettre ouverte au baron de Rothschild, l'un des personnages-clés qui a entraîné la création de l'État d'Israël. Et en pleine Première Guerre mondiale, cette démarche était tout sauf désintéressée...

Il aura suffi d'une lettre de 120 mots pour changer l'histoire. Car ce document, plus connu sous le nom de Déclaration de Balfour et daté du 2 novembre 1917, est considéré comme l'une des premières étapes qui ont contribué à la création de l'État d'Israël en 1948, modifiant pour toujours la physionomie du Moyen-Orient. Adressée à lord Lionel Walter Rothschild, un (très) riche banquier juif, cette lettre ouverte est publiée à Londres dans l'édition du 9 novembre du Times, sous la têtière « Palestine for the Jews. Official Sympathy ».

« Cher lord Rothschild,
J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations juives et sionistes, déclaration soumise au Parlement et approuvée par lui :
Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à l'attention de la Fédération sioniste.
Arthur James Balfour »

Année de l'impasse
Lorsque cette lettre est publiée en Grande-Bretagne, la Grande Guerre ravage depuis trois ans déjà l'Europe et le reste du monde, divisé en deux camps : la Triple Entente et la Triple Alliance, ou Triplice. La première est composée de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie, ainsi que des différents pays colonisés par ces empires. Le Japon, l'Italie, la Roumanie, et les États-Unis rejoindront cette alliance au fur et à mesure que la guerre se prolonge. La Triplice, elle, est composée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, de l'Empire ottoman, du royaume de Bulgarie, et des différents pays qu'ils contrôlent. De son côté, la Palestine fait partie de l'Empire ottoman, qui tient bon malgré d'importantes pertes territoriales.

Cette année-là, tous les pays impliqués dans la guerre sont dans l'impasse ; reculant à tour de rôle, les armées n'engrangent que peu de victoires, tandis que les populations et les troupes sont totalement démoralisées face à l'ampleur d'un conflit interminable. Beaucoup plus à l'est, en Russie, deux révolutions, en février et en octobre 1917, changent la donne et finissent par porter les bolcheviques au pouvoir, après que le tsar Nicolas II, profondément antisémite, a abdiqué. En mauvaise posture, les différents gouvernements occidentaux tentent donc de rallier un maximum de soutiens, à la fois politiques et matériels. Les accords secrets, qui concernent notamment les régions pétrolifères, se multiplient : le traité de Londres en 1915 permet à l'Italie d'entrer en guerre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne en échange de territoires. Les accords de Sykes-Picot de 1916 voient Paris et Londres préparer le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre, tandis que gronde la révolte arabe contre un Empire ottoman moribond.

 

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