04.08.2015 - Dans les écoles libanaises, le français ou l’anglais ?

Interviews croisées - Au terme de leur mission au Liban, les deux ambassadeurs de France, Patrice Paoli, et de Grande-Bretagne, Tom Fletcher, ont répondu aux questions de « L'Orient-Le Jour» sur l'évolution du français et de l'anglais dans le système éducatif libanais, et sur le rôle de leurs pays respectifs en ce sens.

Malgré une tendance à la baisse, la francophonie a encore de beaux jours devant elle dans le système éducatif libanais, vu la réputation d'exigence de l'enseignement français. Preuve en est, la majorité des élèves du pays sont scolarisés dans les filières francophones. Mais il n'en reste pas moins que l'anglais, réputé pour être plus facile et pour être la langue de l'Internet, se taille désormais une place de choix dans l'éducation au Liban. À tel point que pour la première année, davantage d'élèves présentent leurs examens officiels en anglais plutôt qu'en français. Interviews croisées des deux ambassadeurs, quelques jours avant leur départ.
 
Dans les écoles, des classes francophones se vident et les classes anglophones sont de plus en plus populaires. La langue française subit-elle un recul important dans l'enseignement ?
 
La majorité des enfants du Liban, soit 550 000 élèves, sont aujourd'hui scolarisés dans les filières francophones, selon les chiffres officiels. Ils représentent 56 % des effectifs totaux. Une régression tendancielle de la francophonie est toutefois constatée dans certains secteurs, car certains estiment que l'anglais est plus facile. La part des élèves francophones au Liban a diminué de 0,75 % par an, au cours des deux dernières années. Elle était de 66 % en 2001-2002, représentant 597 000 élèves. Le système public reste cependant majoritairement francophone avec plus de 61 % d'élèves, bien plus que le système privé, qui englobe 54 % d'effectifs francophones.
C'est dans le sud du pays, à 75 % anglophone, que le déclin de la francophonie est le plus constaté dans les établissements publics. Le Nord reste largement francophone avec 90 % des élèves. En revanche, la francophonie évolue dans certaines régions et prend même les devants au Chouf, traditionnellement anglophone.
Il est important de se pencher sur ce qui fonctionne, sans négliger ce qui ne va pas. Le système francophone est extrêmement dynamique. Car l'enseignement français a une réputation d'exigence et le bac français est une porte d'accès vers les universités. Les listes d'attente dans les établissements privés homologués ou conventionnés sont si longues que les parents nous demandent souvent d'intervenir pour faire accepter leurs enfants. De plus, un élève dans une école francophone a beaucoup plus de chances d'être également anglophone qu'un élève d'une école anglophone n'a de chance d'être francophone. Devant cet état des lieux, nous ne sommes pas dans la concurrence (avec l'anglais), mais dans une position favorable au pluralisme linguistique. Nous ne sommes pas non plus dans un combat contre une langue mais pour les langues, dont le français.
 
 
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