25.07.2015 - Le Canada rappelé à l’ordre par l’ONU

La situation des droits de la personne — principalement celle des populations plus vulnérables comme les Premières Nations et les réfugiés — s’est détériorée au Canada au cours de la dernière décennie, selon un rapport rendu public jeudi par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies. Et les éléments de préoccupations sont nombreux.

 

Parmi ceux-ci, le comité a émis de vives inquiétudes par rapport aux cas des disparitions et d’assassinats de femmes autochtones un peu partout au pays. « Le Canada doit se doter de mécanismes nationaux pour prévenir ces gestes », peut-on lire dans le rapport. Ce dernier recommande aussi que le gouvernement se penche sur « les racines du problème », plutôt que de simplement punir ceux qui commettent ces crimes.

La nouvelle loi antiterroriste C-51 adoptée en mai dernier et l’usage excessif de la force par les policiers lors des manifestations du G20 et de la crise étudiante de 2012 ont, eux aussi, suscité un certain nombre de critiques de la part du comité onusien. « Le comité est particulièrement soucieux des arrestations de masse qu’on a pu voir [durant ces événements]. » À cet effet, il recommande que le gouvernement se dote « d’un organe indépendant pour enquêter rapidement sur des cas d’abus de la part des forces policières dans le cadre de manifestations citoyennes ».

« La situation canadienne est très préoccupante », soutient Anne Sainte-Marie, porte-parole pour Amnistie internationale Canada francophone. Elle affirmait jeudi que le rapport correspond au sombre portrait que brosse l’organisme pour lequel elle travaille. « Depuis dix ans, nous observons une réelle régression en matière de droits de la personne, mais c’est certain que le pays n’est pas à feu et à sang. Au quotidien, ce ne sont donc pas toujours des choses que la plus grande partie de la population remarque. »

Selon l’organisme de défense des droits civils et politiques, ce sont surtout les groupes les plus vulnérables qui en souffrent le plus. « Aujourd’hui, au Canada, dès que vous êtes un groupe minoritaire, il est pratiquement certain que vous avez perdu des acquis au cours des dernières années. »

Le rapport révèle aussi l’inquiétude du comité au sujet de la parité salariale, la violence contre les femmes, les conditions dans les prisons, les entorses aux droits de la personne commises par les minières canadiennes à l’étranger, la détention des immigrants et l’enquête menée par l’Agence du revenu du Canada sur les activités politiques des oeuvres de bienfaisance.

 

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