22.07.2015 - Quatre clés pour comprendre l’accord sur le nucléaire iranien

Trois jours après la conclusion, mardi dernier, de l'accord sur le nucléaire iranien, l'International Crisis Group a réuni experts et journalistes lors d'une conférence téléphonique afin de faire le bilan. L'analyste et spécialiste de l'Iran, Ali Vaez, qui était à Vienne pour les négociations, a déchiffré l'accord et tenté d'établir les différents scénarios qui pourraient survenir durant les prochains mois. La discussion et les questions/réponses ont été modérées par le directeur de programme du Groupe de crise pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Joost Hiltermann.

L'accord va-t-il affecter la situation du président syrien Bachar el-Assad ? Est-il parmi ceux qui pourront tirer profit de ce changement ?
Je pense qu'il y a débat à ce sujet. Certains disent que l'Iran utilisera ses ressources afin de renforcer le régime syrien, mais d'autres pensent que l'Iran devrait les consacrer entièrement au pays, étant donné que les sanctions ont étranglé l'économie depuis plusieurs années. Je pense que la réalité est quelque part entre les deux. Une partie de l'argent sera probablement utilisée pour accroître la politique régionale iranienne, mais le soutien au régime Assad est, en réalité, une entreprise extrêmement coûteuse. Laissez-moi vous donner un exemple : au cours des deux dernières années, l'Iran a gagné environ 14 milliards de dollars avec la levée du gel d'avoirs, grâce à l'accord par intérim (signé en novembre 2013). Parallèlement, au cours des deux dernières années, la moitié de l'Irak et de la Syrie est tombée aux mains de l'État islamique (EI). Le régime syrien est à genoux et il est plus faible qu'il ne l'a jamais été. Ce n'est pas uniquement une question d'argent. Le revers de la médaille est qu'entre 2011 et 2013, quand l'Iran souffrait vraiment de sanctions draconiennes, c'est à ce moment-là qu'il a enregistré une majorité de gains (en termes d'influence) dans la région. C'est beaucoup plus qu'une question d'argent, c'est également de l'ordre de la géostratégie.

 

 

 

La bataille au Congrès est loin d'être remportée...

Quels vont être les défis à relever côté iranien et côté occidental dans les prochaines semaines ? Qu'en est-il du guide suprême, l'ayatollah Khamenei, et de ses « lignes rouges » à ne pas franchir ?
Les grands défis pour les quelques mois à venir sont les suivants : premièrement, « vendre » le deal de façon à ce que celui-ci ne crée pas, des deux côtés, de nouveaux cycles de rhétorique qui monteront crescendo et pourraient être utilisés par les détracteurs de l'accord aussi bien à Washington qu'à Téhéran.
Le second enjeu sera que le Congrès et le Parlement iranien l'approuvent. Le risque est beaucoup plus grand du côté du Congrès puisque le Parlement iranien interfère rarement dans les décisions qui sont prises au plus haut sommet de l'État. L'accord a reçu l'aval du guide suprême, l'ayatollah Khamenei.

 

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