21.07.2015 - En Syrie, le ressentiment arabe face à l'alliance américano-kurde

A terme, cela pourrait entraver la lutte contre l'EI ...

L'étroite alliance entre forces kurdes de Syrie et la coalition menée par Washington contre le groupe État islamique (EI) a engendré des victoires mais aussi un ressentiment chez les communautés arabes, ce qui à terme pourrait entraver le combat antijihadiste.

Des analystes soutiennent que l'EI ne sera vaincu qu'avec le soutien des Syriens arabes sunnites, or ces derniers s'estiment exclus du "favoritisme" américain envers les Kurdes. Ces derniers mois, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont chassé le groupe extrémiste du poste-frontière vital de Tall Abyad et repoussé plusieurs attaques jihadistes. Les frappes de la coalition ont été capitales dans ces avancées, Washington rendant hommage aux Kurdes comme un allié sûr.

 

Les Kurdes, 'chouchous' de l'Occident
Mais dans des régions où les rapports entre Arabes et Kurdes sont historiquement tendus, les premiers voient cette alliance avec suspicion. "Nous rejetons cette politique d'appui sur une base ethnique ou sectaire", a indiqué à l'AFP Oussama Abou Zeid, conseiller au sein de l'Armée syrienne libre (ASL), une des coalitions rebelles luttant à la fois contre le régime de Bachar el-Assad et l'EI.

Les Kurdes "sont considérés comme les chouchous de l'Occident", explique Émile Hokayem, un expert de la Syrie à l'Institut international pour les études stratégiques. "Ils reçoivent de l'aide militaire, des renseignements, des armes, alors que les Arabes affirment qu'ils souffrent davantage et qu'ils combattent l'EI et Assad" eux aussi. "La coalition a favorisé les Kurdes, s'aliénant ainsi d'importantes forces arabes", selon l'analyste.


Un passé lourd de tensions
Les tensions et la méfiance règnent de longue date entre Kurdes et Arabes dans le nord de la Syrie. Depuis 1970, le régime de Damas a implanté des Arabes sunnites dans des régions kurdes dans le double but d'affaiblir leur sentiment indépendantiste et de gagner l'appui des tribus arabes.

La forte concurrence pour les ressources naturelles a exacerbé les différends entre groupes ethniques, surtout durant les années de sécheresse d'avant-guerre. Et au moment du soulèvement anti-Assad en 2011, l'opposition syrienne a été irritée par le refus kurde de rejoindre la révolte. Les Kurdes ont au contraire passé un accord tacite avec le régime pour rester neutre et défendre la sécurité de leurs régions afin d'y établir une administration locale.

 

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