Dans une lettre ouverte, l'ancien directeur du FMI déplore les conditions dans lesquelles l'accord avec la Grèce a été trouvé. Il estime que l'Allemagne a voulu privilégier une victoire idéologique "sur un gouvernement d'extrême gauche" à la cohésion de l'Union européenne.
C'est une nouvelle leçon du professeur DSK à propos de la crise grecque. Mais cette foi-ci, elle est plus politique qu'économique. Dans une "lettre à ses amis allemands", publiée samedi 18 juillet, Dominique Strauss-Kahn estime que la longue nuit de négociations après laquelle le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accepté un plan de sauvetage en échange de mesures draconiennes a été dictée par l'idéologie et non l'intérêt européen.
S'il juge "insuffisant mais heureux" que l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro, évoquée par l'Allemagne, ait été écartée, il déplore "les conditions de cet accord (...) proprement effrayantes pour qui croit en l'avenir de l'Europe".
"Ce qui s'est passé pendant le week-end dernier est pour moi fondamentalement néfaste, presque mortifère", écrit DSK.
"Le démon qui nous fait revenir à nos errements passés"
L'ex-ministre français des Finances dit s'adresser à ses "amis allemands" qui comme lui "croient en l'Europe que nous avons voulu ensemble naguère", et à sa culture qui "incarne et revendique (...) une solidarité citoyenne".
"De cette culture, nous sommes dépositaires (...) Mais le démon n'est jamais loin qui nous fait revenir à nos errements passés. C'est ce qui s'est produit pendant ce week-end funeste", insiste-t-il.
"Sans discuter en détail les mesures imposées à la Grèce pour savoir si elles sont bienvenues, légitimes, efficaces, adaptées, ce que je veux souligner ici c'est que le contexte dans lequel ce diktat a eu lieu crée un climat dévastateur."
Lire la suite sur La Tribune