Flamboyante dirigeante de "Nouvelle Démocratie", le principal parti conservateur grec, Dóra Bakoyánnis milite pour que les partis travaillent ensemble pour résoudre la crise : "ce qui est en cause dépasse le jeu politique partisan".
Le premier ministre Alexis Tsípras a obtenu samedi 11 juillet le feu vert du parlement grec sur le nouveau plan de réforme et d'austérité qu'il a soumis jeudi aux institutions créancières du pays (Commission, BCE, FMI). Mais c'est à l'intérieur même de son parti qu'il a rencontré des résistances, certains évoquant une trahison.
Tsipras, en revanche, ne rencontre pas d'opposition sérieuse sur sa droite. Les conservateurs grecs ont été décrédibilisés par l'échec des politiques mises en œuvre ces dernières années. La Nouvelle Démocratie (ND), qui n'a réuni que 27% des voix lors des dernières élections en janvier, soutient le plan proposé jeudi.
ND a fait l'objet d'une terrible guerre interne entre Antónis Samarás, Premier ministre sortant, et Dóra Bakoyánnis, ancienne maire d'Athènes, ancienne ministre de la culture et des affaires étrangères. Celle-ci considère que Samarás, en distribuant de l'argent au lieu de réformer l'économie, porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Après une rude bataille, elle a finalement obtenu il y a quelques jours que Samaras abandonne la tête du parti. Elle espère lui succéder mais pour l'instant, un président intérimaire, Evangelos Meimarakis, gère les affaires courantes.
Énergique, séductrice, libérale, libérée, Dóra Bakoyánnis est une jeune sexagénaire née dans la politique grecque : celle-ci a été toute sa vie. Son père (Constantine Mitsotakis) était Premier ministre ; son premier mari (Pavlos Bakoyánnis) était un député, qui a été assassiné en 1989 par un groupe marxiste violent, "17 novembre" ; son jeune frère (Kyriakos Mitsotakis) est député et il est désormais son rival au sein du parti... Dóra Bakoyánnis nous a reçus vendredi dans son bureau, installé dans une rue piétonne non loin de l'Acropole.
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