12.07.2015 - La ruée sur l’or 2.0 ou comment la Russie et la Chine attaquent le dollar

La ville d’Oufa accueille les sommets de  l’Organisation de Shanghai et des BRICS, objets de l’attention des analystes et des médias internationaux. Les États-Unis ne cachent pas leur irritation et tentent de ramener l’attention sur eux. Par exemple, Deborah Lee James, secrétaire adjointe des Forces aériennes s’est fait remarquer, lors d’une interview à Reuters, en qualifiant la Russie de «plus grande menace à la sécurité nationale américaine.» Son propos n’avait rien d’original: arguant des «actions menaçantes» de Moscou en Europe de l’Est, James a appelé les États-Unis à étendre leur présence militaire sur le vieux continent, en forçant ses alliés de l’OTAN à consacrer 2% de leur PIB à la défense pour maintenir l’alliance. Seuls 4 des 28 États membres sont à ce niveau de dépenses militaires. Ce qui montre que les fables sur les «terribles Russes» ne fonctionnent toujours pas.

La Russie a de quoi répondre à l’Ouest. Et nous ne parlons pas seulement de la chose militaire, mais de l’économie et de la finance. Selon IA Regnum, la Russie a augmenté sa production d’or au cours des cinq premiers mois de 2015 de 6,5 %, et sa production d’argent de 7,7 %. 83,01 tonnes d’or ont déjà été extraites (contre 84,7 tonnes sur l’ensemble de l’année 2014) et 411,78 tonnes d’argent (contre 542,32 tonnes en 2014). En plus de ces chiffres inquiétants pour les Etasuniens, la banque de développement des BRICS a commencé ses opérations avec un capital de départ de 100 milliards de dollars. Il faut également ajouter la promesse d’introduire une couverture or pour le yuan à la fin de 2015, comme cela a été annoncé par Shen Han, le vice-président de la bourse de l’or de Shanghai. Cette annonce a été suivie de celle de l’ancien chef de la Banque nationale de la Chine, Pan Hongshen, qui a parlé à Reuters du projet de la banque d’augmenter et «d’internationaliser» le marché de l’or.

Ce ne sont pas des paroles en l’air car la Chine et l’Inde représentent la moitié de la consommation d’or mondiale. Le pouvoir de Pékin est en expansion accélérée. A la mi-juillet, la Banque de Chine, la plus ancienne institution financière de Chine (fondée en 1912) va devenir officiellement la première banque chinoise à participer au fixing de l’or à Londres, le mécanisme pour établir le prix quotidien de l’or qui fonctionne depuis 1919.

Pékin n’a pas l’intention de s’en tenir là: la seconde banque à rejoindre le pool d’élite sera la Banque industrielle et commerciale de Chine. Il y a beaucoup de raisons à cette expansion: la Chine envisage de faire entrer le yuan dans le panier de devises de réserve du FMI, en plus du dollar, de l’euro, de la livre sterling et du yen. Par conséquent, elle a l’intention de demeurer l’un des plus gros acheteurs de lingots d’or. «Les Chinois veulent être leaders dans tous les secteurs du commerce international, par conséquent ils veulent être présents partout où les prix se forment», selon Ross Norman, le directeur de Sharps Pixley, cité par Bloomberg. La bourse de l’or de Londres, la plus grande de son espèce dans le monde (en avril elle a échangé de l’or pour une valeur de 20,2 milliards de dollars) est en train de devenir le «tremplin» de la Chine pour permettre au yuan d’affaiblir le dollar et le mécanisme d’échange qui en dépend. Naturellement, l’objectif est l’expansion «durable» du yuan, car une chute rapide du dollar détruirait inévitablement l’économie de la Chine qui finance la dette nationale des États-Unis. C’est leur étroite interdépendance qui a engendré le terme «Chimerica».

 

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