07.07.2015 - Crise grecque : trois scénarios après le non au référendum

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a réussi son pari : dire non aux conditions trop sévères de l’accord « réformes contre argent frais » négociées depuis des mois avec les créanciers du pays, la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Sa victoire sera-t-elle totale ? Un « Grexit », une sortie du pays de la zone euro, peut-il être évité ? Point sur les scénarios possibles après le oxi massif du peuple grec.

Première hypothèse : négociation d’un nouvel accord

Cette voie paraît compliquée, mais pas impossible. Le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a assuré que les Européens devaient « recommencer à chercher un accord » pour sortir du « labyrinthe grec ». Paris est sur la même ligne et pourrait disposer du soutien de Donald Tusk, le président du Conseil européen.

Sur quelle base discuter ? M. Tsipras, fin juin, était prêt à accepter la liste des réformes négociées (augmentation de la TVA, réforme du système des retraites…), mais exigeait aussi un allégement des conditions de remboursement de l’énorme dette publique (322 milliards d’euros). La question de la dette sera donc au centre des nouvelles négociations. Un effacement pur et simple de la valeur de la créance étant inacceptable vis-à-vis des pays anciennement soumis à un plan d’aide (Espagne, Portugal, Irlande), il reste l’option d’allonger la maturité de la dette, aujourd’hui de seize ans en moyenne, ou de baisser des taux d’intérêt (2,36 % en moyenne).

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Deuxième hypothèse : le départ à l’amiable, le « Grexit »

Le 29 juin, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, avait prévenu les Grecs : « Il faut voter oui (…) parce que les citoyens grecs responsables en Europe, honorables, et à juste titre, fiers d’eux-mêmes et de leur pays, doivent dire oui à l’Europe. » Pour Berlin, Madrid, Bratislava ou Lisbonne, le non est la preuve qu’Athènes n’accepte pas les règles du jeu européen. Athènes réclame l’aide financière de ses créanciers sans accepter les réformes exigées en contrepartie.

Les dirigeants européens pourraient alors, collectivement, assumer une sortie de la Grèce de la zone euro. Athènes se rangerait à leur avis, estimant que le pays s’en sortirait mieux en quittant la monnaie unique, mais en restant dans l’Union européenne et en conservant le soutien technique et politique de celle-ci. Hans-Werner Sinn, le patron de l’institut allemand Ifo, défend une telle option depuis des mois.

En théorie, l’économie grecque pourrait, en cas de réintroduction de la drachme, profiter d’une monnaie dévaluée. La compétitivité de ses entreprises serait regonflée, les touristes, dont le pouvoir d’achat serait dopé, afflueraient, tandis que la banque centrale de Grèce injecterait des drachmes dans le système monétaire afin d’éviter sa faillite.

Pendant cette phase de transition, le contrôle des capitaux serait maintenu tandis que la BCE continuerait de soutenir les banques hellènes. L’Union européenne apporterait l’aide technique nécessaire, pour l’impression des pièces et billets et la conversion en euros des contrats financiers, obligations privées et publiques existantes.

Certains, au Parti populaire européen (PPE, conservateurs), réfléchissent même à la mise en place d’une aide humanitaire d’urgence en Grèce pendant cette période de transition difficile.

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Troisième hypothèse : la sortie désordonnée, le « Grexident »

 

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