28.06.2015 - France, Gay Pride : les lesbiennes en quête de visibilité

Il y aura un char lesbien à la Marche des fiertés, samedi 27 juin. Un seul. Et il s’en est fallu de peu pour qu’il n’y en ait aucun. A chaque édition de la Gay Pride pourtant, une quarantaine d’engins défilent à Paris, véritables porte-étendards d’associations, de bars ou de discothèques.

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« Ça faisait trois ans que le collectif Gouines comme un camion défilait avec un char mais, cette année, elles ont annoncé qu’elles faisaient une pause, raconte Amandine Miguel, porte-parole de l’inter-LGBT (lesbiennes, gays, trans et bisexuels), qui organise la Gay Pride. On a donc monté un char réunissant des associations lesbiennes, le lesbotruck ». « C’est important, explique-elle. C’est un tremplin revendicatif pour la PMA [procréation médicalement assistée], la reconnaissance de la filiation pour la mère qui n’a pas porté l’enfant, la lutte contre la lesbophobie… »

« On est un peu la dernière roue du carrosse »

Autant de causes qui émergent difficilement : « Le fait que le président de la République n’ait pas tenu sa promesse sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, ça dit beaucoup sur l’invisibilité des lesbiennes », regrette la responsable, qui est justement chargée de la « visibilité lesbienne », une délégation créée il y a deux ans au sein de l’inter-LGBT. Signe que le sujet a été pris en compte. Mais tardivement. « On est des femmes et on est des lesbiennes, on est un peu la dernière roue du carrosse », analyse durement Rag Lafon. Celle qui a lancé le site d’information culturelle Barbi(e) turix et organise Wet for me, « l’une des plus grandes soirées lesbiennes en Europe », essaye de faire bouger les lignes à travers « des événements festifs et grand public ».

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Rien d’évident à cela. Car aujourd’hui, les lieux de sortie estampillés « filles » sont beaucoup plus rares que leurs équivalents gays. On ne décompte qu’une petite poignée d’établissements à Paris. « Quand on se découvre lesbienne, c’est un peu troublant de ne pas savoir où aller. Il y a beaucoup de jeunes qui se sentent seules », remarque Clémence, Parisienne de 30 ans. Même si, pour sa part, elle « n’aime pas traîner dans le milieu lesbien ». « Je ne veux pas que ma sexualité soit forcément mon point d’accroche dans la vie », explique-t-elle.

Aurélie, trentenaire aussi, abonde dans ce sens. Si ce soir elle est installée à la terrasse du Bar’ouf, bar lesbien du 3e arrondissement ouvert il y a moins d’un an, c’est parce qu’elle traverse un épisode houleux dans son couple et que « ça permet de rencontrer des gens ». Autrement, assure t-elle, « j’aimerais être invisible ».

 

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