20.06.2015 - Les lycéens musulmans qui étudient pendant le Ramadan peuvent-ils s'abstenir de jeûner?

Le mois de Ramadan durant lequel les musulmans se lèvent aux aurores et jeûnent jusqu'à la tombée de la nuit vient de commencer. Pendant les épreuves du bac.

Jeudi 18 juin, au premier jour du Ramadan, un article du Monde notait que la pratique du jeûne avait progressé ces dernières années, «en particulier chez les jeunes: ils étaient 73 % des 18-25 ans à le suivre en 2011, contre 59 % en 1989»

Du coup, cette année, où les épreuves du baccalauréat tombent en même temps que le Ramadan (le bac général en Hexagone se tient du 17 au 24 juin; le Ramadan du 18 juin au 17 juillet), les lycéens musulmans pratiquants, en plus de plancher sur un sujet d’histoire ou de math potentiellement retors, doivent s’accommoder de leur gorge sèche et de leurs gargouillis d'estomac. Pourraient-ils faire autrement? Ne pas jeûner?

Le rapport avec le jeûne musulman est complexe et n’est pas une discipline à laquelle il faut se soumettre sans recours possible.

On peut peut-être s'arranger

Le Ramadan désigne le neuvième mois du calendrier musulman. Un mois particulier lors duquel on dit que l’ange Gabriel aurait communiqué aux hommes, à travers Mahomet, le Coran c’est-à-dire la parole divine inaltérée. En souvenir de cette révélation providentielle, les musulmans sont appelés par le même texte à respecter le As-Siyam («jeûne»), à des dates qui varient d'une dizaine de jours d'une année sur l'autre. La deuxième sourate, dite de «la vache», déclare ainsi aux versets 183-184:

«Ô les croyants! On vous a prescrit le jeûne (as-Siyam) comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété, pendant un nombre déterminé de jours.»

En dehors du Ramadan, point de salut? C'est faux, car si le Ramadan est la période la plus spirituelle de l’année pour un fidèle de l’islam, le livre sacré des musulmans liste lui-même un certain nombre d’exceptions et prescrit les compensations à apporter devant Dieu et les hommes:

«Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation: nourrir un pauvre.» (verset 184)

 

En cas de vieillesse, de faiblesse ou de déplacement, il est donc possible de faire l’impasse sur l’épreuve exigeante du Ramadan. L’Islam est également indulgent vis-à-vis des femmes enceintes ou affaiblies par leurs règles. Les individus souffrant de pathologies mentales sont exemptés du jeûne car pour rendre cet hommage à Dieu, le musulman doit posséder la maîtrise de sa raison.

 

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