Raif Badawi ne peut s'en prendre qu'à lui-même pour ce qui lui arrive et il n'appartient pas au Canada de lui venir en aide, a affirmé hier l'animateur radio Jeff Fillion, sur les ondes de la station NRJ de Québec, ce qui a irrité Amnistie internationale qui voit «plusieurs problèmes factuels avec la position de M. Fillion».
«C't'un cave», a lancé l'animateur au début de son émission du midi. «Il s'est mis dans' marde, qu'il s'en sorte lui-même.»
Le blogueur saoudien a été condamné à 1000 coups de fouet, 10 ans de prison et 1 million de rials (plus de 300 000$) d'amende pour ses textes appelant ses concitoyens à réfléchir sur la place de la religion dans leur société.
Jeff Fillion considère que Raif Badawi connaissait les risques auxquels il s'exposait lorsqu'il a pris la plume. «Essayer de jouer au super-héros, essayer de remettre l'Arabie saoudite avec des valeurs occidentales, faut vraiment être toton.»
Amnistie internationale, qui milite pour la libération de Raif Badawi, soutient au contraire que «l'Arabie saoudite a grandement resserré la répression de toute liberté d'expression» depuis le Printemps arabe, a indiqué la responsable des communications de la section franco-canadienne de l'organisation, Anne Sainte-Marie.
«Raif, pas plus que son avocat, ne pouvait s'attendre à de telles réactions, et surtout à des peines d'une telle gravité», poursuit-elle. Elle ajoute que Riyad est signataire de la Convention contre la torture, «donc elle ne devrait pas avoir recours aux châtiments corporels».
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