Les agents de renseignement américain sont peu nombreux dans les territoires sous contrôle de l'organisation État islamique, particulièrement en Syrie, et il est donc assez difficile pour l'Armée américaine de savoir où se situe l'infrastructure du groupe islamiste.
Pour pallier ce déficit d'information, les généraux américains ont une autre source de renseignements: les réseaux sociaux. Lors d'une réunion près de Washington, le général de l'U.S. Air Force Hawk Carlisle a décrit comment un selfie posté en ligne par un membre de l’État islamique avait permis de détruire un bâtiment stratégique.
Le site DefenseTech rapporte le contenu de son discours:
«Les gars qui travaillent dans la base de Hurlburt [en Floride, ndlr] examinent les réseaux sociaux, et il y a un abruti qui était devant son poste de commandement. Et sur un média social, un forum ouvert, il se vantait des capacités de contrôle de Daech. Et les analystes ont dit: "OK, on a un truc". Ils font quelques recherches, et en bref, 22 heures après, trois attaques détruisent complètement le bâtiment.»
Le général n'a pas précisé quel genre de post il s'agissait (ni sur quel réseau social il avait été posté), mais dans Slate.com, Joshua Keating explique qu'il s'agit probablement d'un selfie.
Ce n'est pas la première fois que les réseaux sociaux permettent aux Américains d'obtenir des informations sur l'ennemi. Les leaders de l'Etat islamique en sont d'ailleurs bien conscients. Fin 2014, le Financial Times avait repéré un manuel en ligne qui appelait les djihadistes de Daech à cesser de poster des photos et des commentaires détaillés sur Internet.
«Un certain nombre de failles de sécurité ont aidé nos ennemis et leur ont permis d'identifier plusieurs frères combattants et des sites utilisés par les moudjahidines», pouvait-on lire dans ce guide du combattant.
Visiblement, tous les djihadistes ne suivent pas ces consignes à la lettre.
Source : Slate